Des Iraniens célèbrent l'accord conclu à Vienne. |
L'accord nucléaire avec l'Iran a été accueilli avec une méfiance profonde dans le monde arabe, où beaucoup craignent que l'assouplissement de son isolement international puisse faire pencher la course déjà sanglante pour le pouvoir dans la région vers les chiites de Téhéran, rivaux séculaires des pays arabes.
Ces pays craignent beaucoup que l'Iran acquière l'arme nucléaire, et certains sont tout aussi sceptiques sur le fait que l'accord permettra d'éviter que cela se produise. Mais ce dont les principaux alliés du Golfe -majoritairement sunnites- des Etats-Unis ont le plus peur, c'est que cet accord donne à l'Iran –par le biais d'une manne économique- les moyens et un feu vert implicite à pousser son influence dans la région.
« Accord ou pas, la tension dans la région n'est pas près de disparaître », a déclaré Abdulkhaleq Abdullah, professeur de sciences politiques à l'Université des Emirats Arabes Unis. « Si l'Iran est destiné à agir comme une puissance régionale hégémonique, je pense que nous allons connaitre des moments difficiles ». L'Arabie Saoudite a émis un avertissement clair, disant que l'Iran doit utiliser tous les gains économiques de la levée des sanctions pour améliorer la vie des Iraniens, « plutôt que de les utiliser pour provoquer des troubles dans la région, une question qui déclenchera une réaction décisive des nations de la région », dans un communiqué diffusé mardi soir par l'agence de presse d'Etat.
Les autres monarchies du Golfe ont-elles cherché à montrer un optimisme prudent. Le président des Emirats arabes unis, qui a des liens commerciaux de longue date avec l'Iran, et l'émir du Koweït, qui est allé à Téhéran l'an dernier dans un effort pour améliorer les relations, ont chacun envoyé des félicitations à l'Iran et ont exprimé l'espoir que cet accord contribuera à la sécurité et à la stabilité régionale. Le porte-parole du ministère égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelattie, a quant à lui déclaré que son pays espère que l'accord sera « un pas vers une région exempte d'armes nucléaires » - un projet pour lequel l'Egypte a fait du lobbying à l'Organisation des Nations Unies pendant longtemps, visant aussi au passage l'arsenal nucléaire israélien, non officiel mais dont l'existence est confirmée.