La majorité des Allemands doutent que la Grèce mettra effectivement en œuvre les mesures de réforme qu'elle a promis de prendre en échange du nouveau plan de sauvetage, indique un sondage publié vendredi.
Selon le sondage commandé par la chaîne de télévision allemande ZDF, 73% des Allemands ne s'attendent pas à ce que la Grèce mette en œuvre les réformes difficiles et les mesures d'austérité que le pays a accepté de mener à bien dans le cadre de l'accord conclu par les dirigeants européens mi-juillet.
Seulement 24% des Allemands estiment que la Grèce tiendra ses engagements.
Les résultats du sondage sont tombés alors que la Grèce et ses créanciers s'apprêtaient à commencer les négociations relatives au troisième plan de sauvetage du pays en cinq ans. Le plan, d'un montant de 86 milliards d'euros (environ 94,25 milliards de dollars), était urgemment nécessaire à la Grèce qui risquait de se retrouver en faillite.
L'Allemagne était le premier contributeur des deux précédents plans de sauvetage de la Grèce. Etant donné que la perspective de voir la Grèce maîtriser sa dette demeurait indistincte et que sa mise en œuvre des mesures d'austérité et des réformes avait été considérée comme insuffisante au cours de ces dernières années, la volonté de l'Allemagne de sauver son voisin de l'Europe du sud avait atteint ses limites.
Le ministre des Finances allemand Wolfgang Schaeuble a insisté sur le fait qu'une sortie temporaire de la Grèce de la zone euro était la meilleure solution pour résoudre sa crise. Lors d'un débat parlementaire la semaine dernière, M. Schaeuble a dit aux législateurs que les négociations relatives au troisième plan de sauvetage étaient la dernière tentative des dirigeants de la zone euro pour sauver la Grèce.
Selon le sondage publié vendredi, 71% des Allemands estiment que même avec le troisième plan de sauvetage, la Grèce ne pourra pas éviter le défaut de paiement. Néanmoins, 50% des Allemands pensent que la Grèce doit rester dans la zone euro.
Le sondage a également montré que la position très ferme de M. Schaeuble sur la crise grecque a bénéficié d'un plus large soutien que celle de la chancelière allemande Angela Merkel qui a récemment prévenu qu'un "Grexit" aurait pour conséquence "le chaos et la violence".