Un chasseur Rafale au dessus des pyramides d’Egypte. |
L'Egypte a pris livraison de trois avions de combat Rafale, livrés lundi par la France, ce sont les premiers des 24 avions de guerre commandés dans le cadre d'un contrat plus large de 5,2 milliards d'Euros signé au début de cette année. Les autorités égyptiennes ont pris en charge les avions sur une base aérienne dans le Sud de la France, et ils seront transportés mardi jusqucau Caire par des pilotes spécialement formés.
Le Caire espère ainsi renforcer sa présence militaire au moment où elle fait face à une Libye instable à l'Ouest et aux menaces de militants liés au groupe Etat islamique dans sa péninsule du Sinaï, à l'Est du pays. Pour l'Egypte, l'accord est aussi un soutien important pour le président Abdel Fattah al-Sisi, qui a renversé son prédécesseur islamiste en 2013 et veut briser le monopole américain sur les ventes d'armes au Caire. Pour une France en difficulté financière, l'accord est une aubaine bienvenue, espérant qu'en mettant en valeur la technologie militaire française, il conduira à davantage de commandes pour son avion de combat, considéré comme un des meilleurs du monde, mais pour lequel il a fallu lutter pendant des années pour le vendre.
L'accord comprend également des contrats sur des missiles et une frégate multi-missions FREMM construite par le groupe naval DCNS. Le patron de Dassault Aviation, qui fabrique les avions de combat, a remercié l'armée française « sans le soutien de laquelle ce succès n'aurait pas été possible ». Une cérémonie a également été organisée dans la matinée sur la base aérienne d'Istres, présidée par le PDG de Dassault Aviation, Eric Trappier. « Nous sommes fiers d'avoir acquis cet avion », s'est à cette occasion félicité Ehab Badawy, l'ambassadeur d'Egypte en France. L'Egypte a été pendant longtemps un client fidèle de Dassault, puisqu'elle possède près d'une centaine de chasseurs Mirage V et Mirage 2000.
Les trois avions, des Rafale B biplaces, ont été prélevés dans les rangs de l'armée de l'air française. Pour faire face à la demande –le Qatar et l'Inde ayant également commandé des appareils depuis- Eric Trappier, a déclaré à la presse « J'ai décidé d'augmenter la cadence de fabrication du Rafale pour non seulement faire face aux premières commandes, mais surtout pour anticiper de futures commandes que nous estimons probables dans les mois qui viennent ».