Le procès de l'ancien président tchadien Hissène Habré s'est ouvert lundi devant les Chambres africaines extraordinaires, siégeant au palais de justice de Dakar, sous la présidence du juge burkinabé Gberdao Gustave Kam. Avant l'ouverture officielle de l'audience, M. Habré, 73 ans, accusé de crimes de guerre, tortures et crimes contre l'humanité, s'est présenté tout de blanc vêtu, la tête et une partie du visage couvertes d'un turban blanc, a dénoncé "une mascarade de procès".
Ses avocats ont boycotté l'audience.
Des partisans de l'ancien président tchadien, qui manifestaient en sa faveur aux cris de "Vive le Tchad", ont été évacués de la salle d'audience sécurisée par un imposant service d'ordre.
Ce procès considéré comme historique parce que pour la première fois un ancien chef d'Etat africain est jugé en Afrique au Sénégal au nom de la compétence universelle.
Hissène Habré, au pouvoir entre 1982 et 1990, est en détention à Dakar où il vit en exil depuis sa chute. Il a été inculpé par les Chambres africaines extraordinaires (CAE), créées au sein des juridictions sénégalaises, et chargées de le juger à la demande de l'Union africaine (UA).
Selon l'accusation, la répression sous le régime du président Habré a fait quelque 40.000 morts.