Un des principaux responsables de Boko Haram, Baana Fanay alias Mahamat Moustapha, qui coordonne un réseau de trafic d'armes et de minutions entre le Nigéria, le Cameroun et le Tchad, a été appréhendé dimanche après-midi à N'Djamena, la capitale tchadienne, a déclaré lundi Alghassim Khamis, procureur de la République près le tribunal de N'Djaména.
"Les forces de sécurité l'ont arrêté après une farouche résistance", a précisé M. Alghassim Khamis, selon lequel "Baana Fanay, qui était appréhendé avec deux autres terroristes, est responsable de la logistique, notamment d'achat d'armes et de matériels, du recrutement et de la gestion des hommes pour la secte terroriste nigériane Boko Haram".
Une perquisition de son domicile a permis, selon le procureur, de saisir cinq armes de différents calibres dont une arme de poing, des matériels de communication avec plus de 50 cartes SIM de différents opérateurs de téléphonie mobile (y compris ceux de certains pays étrangers), ainsi que deux mallettes contenant de divers documents religieux dont un manifeste en arabe écrit par le chef de Boko Haram, Aboubakar Shekau, à l'intention de ses adeptes des pays d'Afrique.
Le second responsable du groupe, toujours en cabale, est clairement et nommément identifié. Activement recherché, son arrestation ne sera qu'une question d'heure, a affirmé M. Alghassim Khamis.
Suite à l'interpellation de Baana Fanay, "des informations reçues de sources crédibles ont permis aux enquêteurs de localiser une habitation suspecte où se sont regroupés sept terroristes avec une femme et deux enfants au quartier Diguel Dinguessou, dans le VIIIème arrondissement de N'Djaména", a indiqué le magistrat tchadien.
Une perquisition policière dans cette maison suspecte, lundi matin, a tourné au drame: cinq terroristes ont fait exploser leurs ceintures de sécurité, se donnant la mort et tuant également un de leurs compagnons ainsi que cinq policiers, selon le bilan fourni en milieu de journée par le gouvernement tchadien.
"Une véritable usine de fabrication artisanale des explosifs et autres engins mortels" y a été découverte.
"Un homme, présenté comme le financier du groupe, a été interpellé et mis à la disposition de la police judiciaire. Les résultats de son audition aideront certainement les enquêteurs à démanteler tout le système mis en place par cette secte de la terreur dans notre capitale", a par ailleurs rassuré le procureur de la République.
Depuis les attentats quasi simultanés qui ont frappé N'Djaména, le 15 juin, faisant 38 morts (y compris les trois kamikazes) et une centaine de blessés dont un grave, le nombre des suspects interpellés et détenus par les différents services de sécurité s' élève à 74 personnes, selon le parquet.