Selon une nouvelle étude, si les dinosaures n'ont pas peuplé les tropiques pendant plus de 30 millions années, c'est à cause d'un climat imprévisible et difficile. Des sécheresses extrêmes et des saisons humides ainsi que les feux de forêt qui faisaient rage ont empêché les grands dinosaures herbivores à long cou, comme le diplodocus, de vivre près de l'équateur au cours de la période du Trias, il y a plus de 200 millions d'années. Ces conditions inhospitalières ont conduit à une raréfaction de la nourriture, les plantes ne pouvant pas se développer facilement.
D'après le Dr Jessica Whiteside, de l'Université de Southampton, « Les conditions devaient être à peu de choses près semblable à l'Ouest aride des États-Unis d'aujourd'hui, même si il y a probablement eu des arbres et des plantes plus petites près des ruisseaux et des rivières et des forêts pendant les périodes humides. « Le climat fluctuant et difficile avec les feux de forêt fréquents signifiait que seuls de petits dinosaures carnivores bipèdes, comme le Coelophysis, pourraient survivre ».
Les recherches ont révélé que des niveaux de dioxyde de carbone élevés auraient également empêché les grands sauropodes comme le brachiosaure, le diplodocus et le brontosaure de peupler les tropiques 15 millions d'années après qu'ils soient devenus abondants aux latitudes plus élevées au nord et au sud de l'équateur - et 30 millions d'années après leur première apparition sur Terre. Pour ce faire, les scientifiques ont prélevé des échantillons de roches provenant d'un endroit appelé Ghost Ranch au Nouveau-Mexique –qui était très proche de l'équateur il y a entre 205 et 215 millions d'années- où un certain nombre de fossiles de dinosaures du Trias ont été découverts, et analysé les isotopes qui y étaient contenus.
Sofie Lindstrom, de la Commission géologique du Danemark et du Groenland, et co-auteur de l'étude, a précisé : « Quand ces roches ont été déposées au cours de la fin du Trias, le nord du Nouveau Mexique était très proche de l'équateur à environ 12 degrés de latitude nord – à peu près la même latitude de la pointe sud de l'Inde aujourd'hui ». D'après Randall Irmis, paléontologue au Musée d'histoire naturelle de l'Utah et professeur adjoint à l'Université de l'Utah, et également co-auteur, «Tout au long de cette période, les niveaux de CO2 étaient quatre à six fois plus élevés que les niveaux que nous observons aujourd'hui ... les résultats montrent que si nous continuons notre parcours actuel de changement climatique causé par l'homme, des conditions similaires pourraient se développer et faire disparaitre les écosystèmes équatoriaux ».