Israël a publié dimanche un rapport officiel sur sa campagne militaire dans la bande de Gaza l'été dernier, et revendique son offensive d'ampleur comme légale, tout en accusant le mouvement islamiste Hamas d'avoir commis des "crimes de guerre et des crimes contre l'humanité".
Le rapport de 277 pages a été publié dans une tentative de devancer la publication à venir des résultats d'investigation de l'équipe désignée par l'ONU qui a enquêté sur de possibles crimes de guerre pendant la campagne israélienne qui a duré 50 jours en juillet et en août.
Le conflit a fait 2 220 morts chez les Palestiniens, dont au moins 1 492 civils, selon l'ONU. Du côté israélien, 67 soldats ont été tués, ainsi que cinq civils.
Le rapport, publié par le ministère israélien des Affaires étrangères, disculpe Israël de toute action illégale, expliquant qu'il a fait le maximum pour éviter de faire des victimes civiles.
Selon le rapport, le nombre important des victimes est le fait du Hamas et des autres organisations militantes palestiniennes qui ont "entreposé leurs équipements militaires et organisé des opérations au sein de quartiers densément peuplés et de structures civiles".
L'utilisation d'un environnement civil "constitue souvent des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité", indique le rapport.
Cela représentait également des "défis opérationnels, légaux et éthiques significatifs" pour l'armée israélienne, estime le rapport, ajoutant que malgré le respect par Israël de la "primauté du droit et les efforts pour protéger les civils, un résultat malheureux des réalités complexes est que pendant le conflit de Gaza de 2014, de nombreux civils ont été pris au milieu des hostilités".
Les systèmes de surveillance de l'armée israélienne ont identifié quelque 550 roquettes et obus de mortiers tirés depuis des sites civils tels qu'installations de l'ONU, écoles, hôpitaux, mosquées, bâtiments résidentiels, ou depuis leur voisinage immédiat, selon le rapport.
Israël accuse le Hamas et d'autres groupes militants de Gaza d'avoir ciblé "intentionnellement et systématiquement" des civils en Israël.
Plus de 4 500 roquettes et obus de mortiers ont été tirés pendant les combats, "dont environ 4 000 ciblaient délibérément la population civile israélienne", indique le rapport.
Plus tôt dimanche, alors qu'Israël multiplie les efforts pour anticiper le rapport du Conseil des droits de l'homme de l'ONU (CDH) qui sera rendu public le 29 juillet, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a déclaré que la lecture du rapport du CDH "serait une perte de temps".
"Nous agirons partout et en fonction des nécessités afin de lutter contre les fausses revendications et les initiatives anti-israéliennes", a dit M. Netanyahu à ses ministres au début de la réunion gouvernementale hebdomadaire à Jérusalem.
En novembre, un rapport d'Amnesty International, une organisation non gouvernementale qui défend les droits de l'homme, avait décrit une tendance des forces israéliennes à attaquer les maisons de civils palestiniens, "ce qui dans certains cas allait jusqu'aux crimes de guerre".
La mission d'enquête du CDH a été établie au mois d'août de l'année dernière. Israël a refusé de coopérer officiellement avec l'équipe, expliquant qu'elle était "partiale" et en faveur des Palestiniens.