La Côte d'Ivoire est "particulièrement exposée" au terrorisme en raison de sa situation de pays post-conflit et de sa proximité avec des pays où sévissent des groupes jihadistes, a estimé lundi à Abidjan le président de l'Assemblée nationale de Côte d'Ivoire, Guillaume Soro.
"Parce qu'il est un pays ouvert, parce qu'il sort d'une longue période de crise militaro-politique, parce qu'il a à ses frontières des pays déjà pris dans la nasse des groupes terroristes, la Côte d'Ivoire est particulièrement exposée", a déclaré M. Soro, faisant le bilan des activités de son institution à la cérémonie de clôture de la première session parlementaire de l'année.
Au cours de cette session ordinaire, 22 textes de lois dont celui portant répression du terrorisme ont été adoptés par l'Assemblée nationale.
La loi contre le terrorisme incrimine divers agissements et édicte de sévères sanctions contre les actes terroristes.
"La loi seule ne suffit pas pour faire face à ce fléau du 21ème siècle", a indiqué M. Soro, qui appelle à "créer les conditions du tarissement des sources de ce fléau".
Pour M. Soro, ces conditions tiennent à "une lutte intelligente de tous les instants contre la pauvreté et l'ignorance, une action marquée en faveur de la tolérance religieuse appuyée par un refus catégorique de tous les extrémismes".
"Surtout, n'indexons pas les religions, car aucune d'entre elles n'appelle à la haine de l'autre et n'incite au meurtre", souligne-t-il.
Le gouvernement ivoirien a appelé à la vigilance et un important détachement militaire a été déployé au nord du pays à la frontière avec le Mali, après que des jihadistes furent tués et un camp détruit par l'armée malienne à la frontière avec la Côte d'Ivoire.