Qualifié par beaucoup de véritable « couteau suisse » de l'aviation, de Rolls des avions de chasse, le Rafale de Dassault ne se contente pas d'être un bel avion, il est aussi particulièrement performant et ses qualités sont reconnues par les aviateurs du monde entier, qui rêvent de le piloter. Il est aussi efficace, comme l'ont montré ses missions en Lybie, au Mali ou en Irak. Bref, c'est quasiment l'avion de combat parfait, une merveille capable de voler à près de 2000 km/h et de remplir toutes sortes de missions. Problème, toutes ces qualités ont un coût, près de 100 millions d'Euros l'unité. C'est ce qui a le plus souvent provoqué son échec à l'étranger, et la liste des pays est longue : le Brésil en 2013, les Emirats arabes unis et la Suisse en 2011, Singapour en 2005, la Corée du Sud et les Pays-Bas en 2002 et encore l'Arabie saoudite. Mais aujourd'hui, avec l'accord trouvé avec l'Egypte, la malédiction semble enfin avoir pris fin.
Et ce qui ne gâte rien, l'accord a été conclu dans une durée record, quelques mois seulement Il concerne la vente de 24 Rafale, mais aussi d'une frégate multimissions FREEM et de missiles courte et moyenne portée MBDA, pour un montant de plus de 5 milliards d'Euros, paraphé par les différentes parties jeudi. Ne manque que la dernière double signature officielle, celle du président égyptien, Abdel Fattah Al-Sissi, et celle d'un représentant de l'Etat français, qui pourrait être le président de la République François Hollande lui-même, ou le ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian. Elle est prévue lundi 16 février au Caire.
La rapidité avec laquelle ce contrat a été bouclé est qualifiée de « jamais-vu » par les milieux de la défense français. L'affaire égyptienne avait vraiment commencé à l'automne 2014, lors de la visite à Paris du président égyptien, Abdel Fattah Al-Sissi, venu rencontrer le président François Hollande. L'objet principal de la visite était la dégradation de la situation en Libye, la France et l'Egypte redoutant que l'ancien fief de Mouammar Kadhafi bascule sous le contrôle des groupes armés djihadistes. Le chef de l'Etat égyptien avait fait part de sa volonté de renforcer sa défense aérienne, déjà largement équipée par la France ; l'Egypte est en effet un client de longue date de Dassault, et elle possède actuellement des Mirage 5 et Mirage 2000.
Outre les avions, la marine égyptienne, qui a déjà signé à l'été 2014 l'achat de quatre corvettes Gowind de DCNS pour un total estimé à 1 milliard d'euros, souhaitait en acquérir deux autres, mais aussi un ou deux bâtiments plus importants que sont les Fremm, plus des missiles de courte et moyenne portée fournis par MBDA, pour un contrat de l'ordre de 400 millions d'Euros en faveur de la défense anti-aérienne égyptienne. Dans le contrat qui devrait être signé lundi, ce ne sera cependant pas deux, mais une frégate qui sera livrée à l'Egypte. L'ensemble du contrat devrait être d'une valeur de 4,4 milliards d'Euros.