Dernière mise à jour à 13h44 le 01/09
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Une bombe placée dans l'un des sanctuaires les plus renommés de la capitale thaïlandaise a tué 16 personnes lundi, dont trois touristes étrangers, et fait plusieurs dizaines de blessés dans une attaque que le gouvernement qualifie de tentative pour détruire l'économie déjà en difficulté de ce pays d'Asie du Sud-est. La responsabilité de l'explosion, qui a touché le sanctuaire d'Erawan, situé à une intersection majeure du centre-ville n'a pas été revendiquée immédiatement. Les forces thaïlandaises sont engagées dans une lutte contre une insurrection musulmane dans le Sud de ce pays à prédominance bouddhiste, mais les rebelles ont rarement lancé des attaques en dehors de leur sanctuaire.
« Les auteurs visent à détruire l'économie et le tourisme, parce que l'incident a eu lieu dans le cœur du quartier touristique », a déclaré à Reuters le Ministre de la défense Prawit Wongsuwan. Plusieurs médias avaient auparavant rapporté que 27 personnes avaient été tuées, mais le chef de la police nationale, Somyot Poompanmuang, a déclaré aux journalistes que le nombre de décès était de 16 dans une attaque dont il a dit qu'elle était sans précédent en Thaïlande. « C'était une bombe artisanale », a déclaré M. Somyot. « Elle a été placée à l'intérieur du sanctuaire d'Erawan ». Le sanctuaire, qui se trouve dans un secteur très fréquenté près des meilleurs hôtels, de centres commerciaux, de bureaux et d'un hôpital, est une attraction majeure, en particulier pour les visiteurs de l'Asie orientale, dont la Chine. Beaucoup de Thaïs aiment également y flâner.
Selon un officier de la police touristique, deux ressortissants chinois et un philippins figurent parmi les morts. Une agence de secours a précisé que 81 personnes ont été blessées et selon des médias, la plupart d'entre eux étaient en provenance de Chine continentale et de Taïwan. « C'était comme un marché à la viande », a déclaré Marko Cunningham, un ambulancier néo-zélandais qui travaille dans un service d'ambulances de Bangkok, qui a également précisé que l'explosion avait laissé un cratère d'un à deux mètres de large. « Il y avait des corps partout. Certains ont été déchiquetés. Il y avait des jambes là où des têtes étaient censées être. C'était horrible », a déclaré Marko Cunningham, ajoutant que des gens avaient été blessés à plusieurs centaines de mètres.
Sur la scène gisaient des motocyclettes brûlées, avec des décombres du mur de l'autel et des mares de sang dans la rue. Plus tôt, les autorités avaient ordonné aux badauds de se tenir en arrière, disant qu'ils cherchaient une deuxième bombe, mais la police a déclaré plus tard qu'aucun autre engin explosif n'avait été trouvé. Les autorités ont intensifié les contrôles de sécurité à certains carrefours majeurs de la ville et dans les zones touristiques. Si les soupçons initiaux ont pu s'orienter vers les séparatistes musulmans du Sud, la Thaïlande a néanmoins été également déchirée pendant une décennie par une lutte intense et parfois violente pour le pouvoir entre les factions politiques à Bangkok. De petites explosions occasionnelles ont été reprochés à un côté ou à l'autre. Deux bombes artisanales avaient d'ailleurs explosé à l'extérieur d'un centre commercial de luxe dans la même zone en février, mais avaient causé peu de dégâts.