Bienvenue à Dismaland, la version trash de Disneyland !

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Vous aimez les parcs de distraction mais vous trouvez Disneyland un peu niais et infantile ? Alors Dismaland devrait vous plaire… construit dans les murs d'une station balnéaire abandonnée de Weston-super-Mare, au Royaume-Uni, les mystérieux travaux menés au cours du dernier mois, d'où émergeaient notamment un château de style Disney en ruines et une gargantuesque roue aux couleurs de l'arc-en-ciel enveloppée de plastique suggéraient bien que quelque chose de grand se tramait. Suspicion et anticipation entouraient cette activité inhabituelle attribuée à l'artiste Banksy, dont le caractère provocateur est légendaire. Cette attraction est aujourd'hui ouverte, et en dépit des mauvaises langues qui prédisaient son échec, elle ne désemplit pas…

Ce parc d'attractions n'en est cependant pas vraiment un ; il s'agit en fait d'une exposition d'art pop-up prenant la forme d'un parc sur un thème apocalyptique, dont l'artiste dit que c'est « la nouvelle attraction touristique la plus décevante de Grande-Bretagne ». Ouvert jusqu'au 27 septembre, on y entre moyennant un ticket d'entrée vendu au prix plus que modeste de 4,20 Euros, qui vous donne la possibilité d'aller visiter ce lieu sinistre, qui parodie Disneyland tout en reprochant aux parcs d'attractions classiques de ne pas « aborder les thèmes sérieux de société ».

Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'ici, Disney en prend pour son grade : on y voit en effet le château de la Belle au Bois Dormant en ruines, le carrosse de Cendrillon à l'abandon sur une route, méchamment accidenté. Quant au célèbre bateau de pirates, dans lequel les enfants prennent habituellement place avec bonheur, il a été ici remplacé par une version beaucoup plus glauque, une embarcation de fortune pour migrants à la recherche d'un monde meilleur ou tout au moins d'une terre d'asile. Et comme si cela ne suffisait pas, on y trouve aussi quelques scènes lugubres et trois galeries remplies d'œuvres du même style d'une cinquantaine d'artistes, pour nous rappeler que la vie ne ressemble pas toujours aux contes de fées…

En plus du côté artistique, on y trouve également un carrousel terrifiant, un parc de minigolf, une grande roue, et quelques jeux ridiculement impossibles (comme « renverser une enclume avec une balle de ping-pong » signée de l'artiste David Shrigley), des manifestants itinérants, et même un Stormtrooper de Star Wars qui erre un peu partout dans un état de misère complète. Le personnel du parc Dismaland est quant à lui composé d'employés moroses qui se moquent bien de vous être utiles ou ne vous renseignent que de loin. Et enfin, l'entrée dans le parc nécessite un contrôle de sécurité aussi inconfortable que maladroit, digne de la NSA, et bien sûr la sortie se fait par la boutique de cadeaux… mais il y a aussi, tout de même, un musée. Enfin, l'organisateur a précisé que sont interdits d'entrée les couteaux, les sprays, les drogues illicites et… les avocats de la société Walt Disney !