Dernière mise à jour à 17h10 le 21/08
Le procureur général de la République du Brésil a officiellement demandé jeudi la mise en examen pour corruption d'Eduardo Cunha, président de la Chambre des députés, et de l'ancien chef d'Etat Fernando Collor de Mello.
Le procureur général Rodrigo Janot a présenté sa demande devant le Tribunal fédéral suprême, les deux hommes jouissant d'une immunité parlementaire, a précisé le parquet dans un communiqué.
Le procureur général a accusé MM. Cunha et Collor de corruption passive et de blanchiment d'argent dans le cadre d'une vaste affaire de corruption impliquant la compagnie pétrolière Petrobras. Pour l'heure, une cinquantaine d'hommes politiques ont été mis en cause.
M. Cunha est accusé par un ancien consultant de Petrobras d'avoir reçu environ cinq millions de dollars de pots-de-vin entre juin 2006 et octobre 2012 pour un contrat de forage. De plus, le procureur Janot a identifié des virements suspicieux, présentés comme des dons, au profit d'une église évangélique proche du Parti du mouvement démocratique du Brésil (PMDB) auquel M. Cunha appartient et qui est le principal parti de la coalition gouvernementale. L'homme a jusqu'ici refusé de démissionner.
Quant à Fernando Collor de Mello, sénateur du Parti travailliste brésilien (PTB) et ancien président de la République entre 1990 et 1992 avant d'être destitué pour corruption, il est cette fois accusé d'avoir reçu des pots-de-vin de Petrobras entre 2010 et 2014. Selon la justice, il a présidé à un "système sophistiqué de blanchiment d'argent" via diverses entreprises dont il était le patron ou le partenaire.
Les entreprises, les bureaux et les maisons de M. Collor ont été perquisitionnés par la police le mois dernier. Les documents et les biens saisis ont aidé le procureur Janot à étoffer son dossier.
En outre, ce dernier a également demandé les mises en examen de deux proches de M. Collor :Solange Almeida, ancienne députée et actuel maire de Rio Bonito, près de Rio de Janeiro, et de Pedro Paulo Leoni Ramos, ancien secrétaire aux Affaires stratégiques.