Dernière mise à jour à 15h47 le 06/04
Le vice-président brésilien Michel Temer pourrait être menacé de la même procédure de destitution que celle visant la présidente Dilma Rousseff.
Le juge Marco Aurélio Mello du Tribunal suprême fédéral (STF) a indiqué mardi que la Chambre des députés devait se plier à une décision juridique l'enjoignant d'entamer une procédure de destitution contre M. Temer, dont le nom a été cité dans le scandale de corruption Petrobras.
Le président de la Chambre, Eduardo Cunha, qui appartient comme M. Temer au Parti du mouvement démocratique brésilien (PMDB, centre), a réagi en assurant qu'il ferait appel de la décision du juge Mello et qu'il ne l'appliquerait que si elle était prise par les 11 juges de la plus haute juridiction brésilienne.
Il a accusé le juge Mello de s'immiscer dans le processus politique, estimant qu'il s'agissait là d'une violation de la séparation des pouvoirs.
Mme Rousseff, membre du Parti des travailleurs (PT, gauche), est arrivée au pouvoir en 2011 avec le soutien du PMDB et d'autres partis de gauche réunis au sein d'une coalition. Les relations entre le PT et le PMDB se sont ensuite distendues, tandis que la popularité de Mme Rousseff chutait en raison de la crise économique et du scandale de corruption Petrobras.
Le PMDB a annoncé le 29 mars dernier qu'il se retirait de la coalition et qu'il soutiendrait la procédure de destitution lancée par l'opposition de droite contre Mme Rousseff. En décembre dernier, M. Cunha avait donné son feu vert à cette procédure contre la présidente, tout en mettant de côté celle pouvant viser M. Temer.
La décision du juge Mello contraint en théorie le président de la Chambre à créer une commission d'enquête parlementaire chargée de déterminer si Michel Temer peut lui aussi être poursuivi comme Mme Rousseff.
Cette dernière est accusée d'avoir maquillé les comptes publics pour dissimuler l'ampleur des déficits avant sa campagne de réélection en 2014.