Dernière mise à jour à 15h47 le 06/04
Un petit macaque génétiquement modifié présente des symptômes autistes. (Photo/Yanhong Nie) |
Le 2 avril est l'occasion de sensibiliser le grand public àl'autisme. Ce trouble du comportement touche en moyenne 1 personne sur 150, ce qui est considérable. En Chine, pour étudier cette maladie, des chercheurs ont trouvé des cobayes un peu particuliers: un groupe de singes. En modifiant leur code génétique, ils ont pu créer des spécimens autistes.
Zilong Qiu, de l'Institut des neurosciences de Shanghai, a trouvé le moyen de provoquer une forme d'autisme chez les singes. Avec son équipe, ils ont modifié un primate afin qu'il soit porteur du syndrome de la duplication du gène MECP2, un trouble du développement chez l'enfant. Sur ses huit descendants, cinq ont reçu sa pathologie: le but est de trouver un traitement désormais.
Les scientifiques ont découvert que ces singes avaient des comportements similaires aux personnes autistes. Ils rencontrent notamment des difficultés en termes de relations sociales: les petits macaques ont beaucoup moins d'interactions avec leurs congénères que d'ordinaire. Ils ont aussi tendance à paniquer plus facilement et à tourner en rond dans leur cage de façon répétitive.
On dit souvent que l'Homme descend du singe, et même si certaines théories prouvent le contraire, il n'en reste pas moins un animal proche de l'espèce humaine, surtout au niveau cérébral. Il est donc plus facile d'étudier les primates pour comprendre certaines maladies chez l'Homme comme l'autisme, la maladie d'Alzheimer ou la schizophrénie, plutôt que des rats de laboratoires.
Cela pose toutefois des problèmes d'éthiques car ces pratiques sur des animaux sensibles sont loin d'être naturelles et perturbent les espèces. Modifier génétiquement des singes a des incidences sur leur bien-être et leur santé, mais les chercheurs ne s'arrêtent pas à ces détails. Pour eux, l'avancée de la médecine est une priorité et cette expérience révèle des résultats étonnants.
(Source : nature.com)