En octobre, de jeunes autistes apprennent à faire de la poterie au Centre de l'autisme et de soutien aux familles de Kangnazhou.(China Daily) |
Ning Ning peut taper jusqu'à 160 mots à la minute, une compétence qui devrait normalement lui permettre de trouver un bon poste en tant qu'opératrice de saisie de données. Pourtant, aucun employeur n'a donné suite à sa candidature.
Comme la plupart des personnes autistes en Chine, la jeune femme de 25 a elle-même constaté qu'elle restait en marge du marché du travail dans le pays.
«Ce problème a été diagnostiqué quand elle avait 3 ans», a expliqué sa mère Wen Hong, se référant au trouble du développement caractérisé par des difficultés de communication et des troubles du comportement répétitifs.
«Après le collège, elle s'est rendue dans une école spécialisée, lieu où elle a appris la saisie informatique, a indiqué la mère de famille. «Nous avons essayé de lui trouver son travail, mais personne ne veut l'embaucher».
Ning Ning a pris part aujourd'hui au projet «Eemploi simulé» au Centre de l'autisme et soutien aux familles de Kangnazhou, dans le district de Changping à Beijing. L'ONG, fondée en Juillet 2012, offre une formation dans le but d'aider les personnes handicapées à trouver un emploi.
Les étudiants reçoivent un salaire mensuel de 200 yuans (33 $) pour les inciter à mettre en pratique leurs compétences professionnelles.
«Les adultes atteints d'autisme sont rarement employés en Chine», a reconnu Mme Wen, l'un des cinq parents qui a co-fondé le Centre et présidente du comité de l'Association chinoise de la psychiatrie et de l'autisme.
L'année dernière, un rapport d'après une étude réalisée par l'Institut chinois de recherche philanthropique a montré que le pays comptait 1,64 million de personnes atteintes d'autisme.
«Les personnes autistes ont une barrière de communication, une faible compréhension de l'environnement et éprouvent des difficultés dans les relations interpersonnelles», a souligné la responsable. «C'est vraiment difficile pour eux de s'intégrer dans la société».
«Il est donc impossible pour eux de travailler de manière indépendante», a-t-elle noté, ajoutant que sa fille avait du mal à se concentrer et demandait une surveillance constante.
Les Classes de Kangnazhou comprennent des sessions de cuisines (de cuisson), de saisie des données, de musique , de poterie et autres objets d'artisanat. Les élèves suivent ces cours une fois par semaine, chaque leçon durant une demi-journée.
Depuis son ouverture, plus de 700 élèves ont franchi ses portes, selon les fondateurs.
Les parents peuvent aussi participer à des séances de consulting et des séminaires sur la manière de mieux faire face et aider les enfants autistes.
Cette année, l'ONG a commencé à travailler avec des organisations internationales afin de proposer une thérapie professionnelle et individuelle aux adultes autistes.
Kang kang, 16 ans,le fils de Zhou Wen, une autre cofondatrice de Kangnazhou, est lui aussi atteint d'autisme.
«Il peut faire maintenant de beaux gâteaux grâce à la formation du centre, et est aussi habile dans l'utilisation de Microsoft Office», a-t-elle confié.
Bien que son fils n'ait pas encore besoin de travailler, Zou reste inquiète pour son avenir. «Certaines entreprises préfèrent payer un fonds de sécurité d'emploi pour les personnes handicapées plutôt que de les recruter».
Wen partage cet avis : «Même les adultes autistes qui trouvent du travail sont souvent congédié après seulement quelques mois parce qu'ils ont des difficultés à contrôler leurs émotions».
En expliquant qu'ils étudiaient actuellement un système d'emploi «arrière-devant», ce qui implique des personnes en bonne santé évoluant devant les clients, alors que les employés autistes peuvent travailler sereinement à l'écart.
Wen a indiqué que le groupe est déjà en négociation avec une boulangerie pour la mise en place d'un projet pilote.
«D'après nos recherches, le taux d'emploi des personnes confrontées à des difficultés mentales reste le plus faible par rapport à d'autres types de handicaps», a déclaré Zhou Haibin, un agent d'une organisation internationale sur le travail.
Organisation travaillant en collaboration avec la Fédération des personnes handicapées pour former davantage de conseillers à l'emploi pour répondre aux besoins des personnes autistes, en offrant par exemple des conseils, et servant d'intermédiaire pour les employeurs.
Ce soutien pourra être réduit une fois que le client aura progressé dans l'engagement et le suivi du poste.