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Tunisie : troisième nuit de manifestations, des centaines de personnes arrêtées

le Quotidien du Peuple en ligne | 12.01.2018 08h38

Plus de 300 manifestants ont été arrêtés et l'armée déployée dans plusieurs villes tunisiennes après des manifestations violentes qui ont balayé le pays pour une troisième nuit malgré la menace d'une répression sécuritaire. D'après des témoins, à Thala, près de la frontière algérienne, des troupes ont été envoyées après que des manifestants aient incendié le bâtiment de la sécurité nationale, obligeant la police à se retirer de la ville.

Des manifestations anti-gouvernementales ont fait rage dans les villes de la Tunisie depuis le 8 janvier, y compris la station touristique de Sousse. La cause immédiate de ces troubles est la hausse des prix et des taxes imposée par le gouvernement, qui augmentera le coût des biens de première nécessité, mais qui est jugée essentielle pour combler le déficit et satisfaire les prêteurs internationaux. Les facteurs à plus long terme comprennent les niveaux élevés de pauvreté et le chômage des jeunes, en particulier chez les diplômés.

La Tunisie, souvent considérée comme la seule réussite démocratique parmi les États ayant été touchés par ce qu'on a appelé le « Printemps arabe », a compté pas moins de neuf gouvernements depuis le renversement de son ancien leader Zine al-Abidine Ben Ali, dont aucun n'a résolu les problèmes économiques croissants. « Quelque 330 personnes impliquées dans des actes de sabotage et de cambriolage ont été arrêtées la nuit dernière », a déclaré le porte-parole du Ministère de l'intérieur, Khelifa Chibani, portant le nombre des personnes interpellées depuis le début des manifestations à environ 600.

L'armée a également été déployée dans plusieurs autres villes, y compris Sousse, Kebeli et Bizerte pour protéger les bâtiments gouvernementaux qui étaient devenus une cible pour les manifestants. Les manifestations sont devenues monnaie courante en Tunisie en janvier, anniversaire de la révolte de 2011, déclenchée par la mort de Mohamed Bouazizi, un vendeur de rue qui s'immola par le feu pour protester contre le chômage et le harcèlement policier. Les manifestations de cette année ont attiré des centaines de personnes dans chaque ville où elles ont eu lieu, bien qu'elles aient été plus réduites que les précédentes vagues de manifestations depuis 2011.

(Rédacteurs :Guangqi CUI, Wei SHAN)
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