Dernière mise à jour à 08h24 le 12/12
Les délégations qui représentent le gouvernement yéménite soutenu par les Saoudiens et les rebelles Houthis ont annoncé mardi qu'elles étaient prêtes à appliquer un accord d'échange important des prisonniers atteints lors des négociations de paix organisés en Suède, sous l'égide des Nations unies.
Les deux parties en conflit ont échangé des listes mises à jour contenant les noms de plusieurs milliers de prisonniers et ont commencé à préparer la mise en oeuvre de l'accord, a-t-on appris des sources gouvernementales.
Le ministre yéménite des Affaires étrangères, Khaled al-Yamani, à la tête de l'équipe de négociation du gouvernement, a annoncé sur Twitter que de vrais progrès ont été atteints sur la question de l'échange des prisonniers.
"Nous avons présenté une liste de 8 576 noms de travailleurs, activistes politiques, jeunes, enseignants, étudiants, personnel des médias, enfants, personnalités tribales, hommes d'affaires, juristes, femmes et médecins, détenus arbitrairement et cachés de force dans les prisons des Houthis", a fait savoir le ministre des Affaires étrangères.
Le ministre yéménite n'a pas donné plus de détails concernant l'accord mais a confirmé que les listes sont ouvertes, sans fin et peuvent être complétées.
De leur côté, les Houthis ont remis une liste qui contient des informations sur plus de 7 500 de leurs prisonniers détenus par les forces du gouvernement yéménite soutenues par les Saoudiens.
Une source du gouvernement a révélé que des pays voisins comme Oman mettront à disposition des avions pour transporter les détenus entre Sanaa, capitale yéménite contrôlée par les Houthis, et la ville de Sayun contrôlée par le gouvernement.
L'échange de prisonniers devrait se faire au cours des prochaines semaines.
L'envoyé spécial des Nations unies au Yémen, Martin Griffiths, a déclaré lors de la conférence de presse que des progrès avaient été obtenus lors des consultations en Suède.
Les négociations de paix entre le gouvernement yéménite et les rebelles Houthis, coordonnées par l'ONU, ont débuté jeudi dernier en Suède. Les discussions, qui se déroulent au château de Johannesberg, à environ 60 km au nord de Stockholm, devraient durer environ une semaine, en fonction des progrès des consultations.
"Les deux parties sont impliquées de manière sérieuse et constructive dans la discussion des détails en matière des mesures de confiance, de la réduction de la violence et du cadre des négociations. Nous espérons faire des progrès au cours de ce cycle de consultations", a fait savoir M. Griffiths, en saluant samedi l'esprit positif dans lequel se déroulent ces négociations.
M. Griffiths a également réitéré l'importance de la retenue sur le terrain et a appelé les deux parties à respecter leurs obligations en vertu du droit international humanitaire. "Nous travaillons dans le contexte d'une situation très fragile au Yémen. Nous espérons que la désescalade sera maintenue sur différentes lignes de front, afin de donner une chance de voir des progrès atteints dans les consultations politiques".