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La Chine leader mondial dans la croissance des énergies nouvelles

le Quotidien du Peuple en ligne | 07.12.2018 09h17

Selon un expert chinois de haut niveau sur les changements climatiques, la Chine est en tête des efforts mondiaux visant à réduire les émissions de carbone, malgré les énormes défis auxquels elle est confrontée en tant que pays en développement très peuplé.

He Jiankun, vice-président du Comité national d'experts de la Chine sur le changement climatique, a fait ce commentaire le 4 décembre en marge de la 24e Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur le changement climatique, ou COP 24, à Katowice, en Pologne.

« La Chine dépasse les autres pays en termes d'émissions de carbone, car elle est importante non seulement sur le plan économique, mais aussi en termes de territoire et de population. Le pays fait toutefois de gros efforts pour transformer sa structure énergétique et surpasse les autres pays en matière de croissance des énergies nouvelles et renouvelables », a-t-il dit.

Selon M. He, la Chine possède les plus grandes capacités de production d'énergie hydroélectrique, éolienne et solaire au monde et est également en tête de tous les pays en termes de croissance annuelle de ces trois types d'énergie. Ses investissements dans les énergies nouvelles, les plus importants au monde, continuent de se développer à une vitesse sans précédent, a-t-il ajouté.

À la fin de l'année dernière, la capacité de production d'énergie renouvelable de la Chine avait atteint 650 millions de kilowatts, en hausse de 14% par rapport à l'année précédente. Dans le cadre de la politique et des actions de la Chine visant à lutter contre le changement climatique (2018), un total de 1,6 milliard de kilowattheures d'énergie hydroélectrique, éolienne et solaire a été généré dans le pays l'année dernière.

En moyenne, dans le monde entier, les émissions d'intensité de carbone par unité de PIB ne diminuent de pas plus de 2% par an, soit la moitié du taux de la Chine. La diminution de l'intensité carbone de la Chine est beaucoup plus rapide que celle des pays développés, a souligné M. He.

L'an dernier, l'intensité de carbone de la Chine était inférieure de 46% à celle de 2005, ce qui lui va permettre de réduire ses émissions de carbone de 40 à 45% d'ici 2020. Elle prévoit également de réduire davantage ses émissions afin d'abaisser l'intensité de 60 à 65% et d'augmenter le ratio d'énergie provenant des combustibles non fossiles dans la structure énergétique nationale à 20% d'ici 2030.

D'après M. He, la Chine devrait vendre entre 1 million et 1,5 million de voitures électriques cette année, ce qui représente plus de la moitié des ventes mondiales de ces véhicules. Il a par ailleurs rappelé que la Chine est parvenue à ces énormes réalisations même si elle doit faire face à de plus grands défis que les pays développés pour réduire ses émissions de carbone.

« En tant que pays en développement, nous devons coordonner nos efforts pour promouvoir le développement durable et lutter contre le changement climatique. Nous devons améliorer les moyens de subsistance de la population en développant l'économie. Et parallèlement, nous devons essayer de réduire l'intensité en carbone », a-t-il déclaré.

Les autres problèmes environnementaux étant toutefois résolus, les pays développés, qui sont parvenus à une vaste modernisation, peuvent et devraient également concentrer leurs efforts sur la réduction du carbone, a ajouté M. He.

De nombreux pays attendaient de la Chine qu'elle joue un rôle de premier plan dans la lutte contre le changement climatique maintenant que les États-Unis se sont retirés de l'accord de Paris. « Mais jouer un rôle de premier plan ne signifie pas nécessairement que la Chine doit faire quelque chose au-delà de ses capacités ou sans tenir compte de ses conditions nationales », a-t-il dit.

« Au lieu d'assumer une responsabilité qui devrait l'être par les Etats-Unis, nous devrions faire ce que nous pouvons en fonction de nos propres capacités », a-t-il déclaré. « Les pays en développement n'ont d'autre choix que de suivre une voie de développement à faibles émissions de carbone pour réduire les émissions tout en favorisant leur développement social et économique. L'expérience de la Chine fournit des références instructives pour les autres pays en développement ».

Pour Meenakshi Raman, conseillère juridique et coordinatrice du programme sur le changement climatique du réseau Third World Network, créé pour renforcer la coopération entre les groupes de développement et les groupes environnementaux des pays en développement, la Chine a fait preuve d'un grand leadership dans la lutte contre le changement climatique. La Chine est toujours la première du monde en termes d'émissions de carbone du monde mais, a-t-elle ajouté, on ne peut pas comparer les émissions de la Chine avec celles des pays développés.

« Ce n'est pas la même chose parce que, dans l'histoire du changement climatique, bon nombre des problèmes auxquels nous sommes confrontés aujourd'hui sont dus en grande partie au fait que beaucoup de pays développés, qui sont devenus riches, ne limitent pas leurs émissions de carbone », a-t-elle affirmé.

Dans une interview accordée à l'agence de presse Xinhua, Maria Fernanda Espinosa, présidente de l'Assemblée générale des Nations unies, a de son côté déclaré que la Chine avait un « rôle crucial » dans la lutte contre le changement climatique et qu'elle avait « réalisé des progrès considérables" en matière de technologies à faible émission de carbone, ainsi que dans ses efforts politiques pour réduire les émissions.

« Je suis impressionnée par l'engagement de la Chine envers ses objectifs climatiques, comme l'indique le fait qu'elle a atteint son objectif pour 2020 trois ans plus tôt que prévu. Je pense que la démonstration par la Chine d'objectifs d'action en faveur du climat et de développement économique qui se renforcent mutuellement peut grandement encourager les autres à accroître leur ambition de parvenir à un avenir durable et prospère », a-t-elle conclu.

(Rédacteurs :Yishuang Liu, Gao Ke)
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