Dernière mise à jour à 09h30 le 11/02
De nombreux rassemblements à l'initiative des "gilets jaunes" ont eu lieu samedi à Paris et dans plusieurs grandes villes de France. Cet acte 13 des samedis de mobilisation du mouvement a été marqué par un léger recul de la mobilisation et un retour des violences après une période d'accalmie.
Plus de deux mois après leur première mobilisation le 17 novembre 2018, les "gilets jaunes" ont continué d'exprimer leur colère dans la rue contre la politique du gouvernement. Ils ont une nouvelle fois manifesté à Paris, Bordeaux, Marseille, Toulouse ou encore à Lyon.
Selon le ministère de l'Intérieur, 51.400 personnes ont manifesté samedi dans toute la France, soit 7.200 manifestants de moins que samedi dernier (58.600), dont seulement 4.000 manifestants à Paris contre 10.500 la semaine dernière.
Outre cette légère baisse de la mobilisation, l'acte 13 a été marqué par un retour de la violence. A Paris, des affrontements ont opposé forces de l'ordre aux manifestants en début d'après-midi devant l'Assemblée nationale. Un jeune manifestant a perdu une main lors de ces heurts.
Des incidents ont également été notés au niveau du Champ-de-Mars où plusieurs véhicules ont été calcinés, dont une voiture Vigipirate de l'opération Sentinelle, du mobilier urbain dégradé et des agences bancaires endommagées. Ces violences ont donné lieu à 39 interpellations, avec 21 personnes placées en garde à vue, a indiqué la préfecture de police.
Les mêmes incidents violents ont été signalés dans plusieurs grandes villes de province. C'est par exemple le cas à Lyon, où il y a non seulement eu une forte tension entre "gilets jaunes" et forces de l'ordre, mais aussi une violente bagarre entre manifestants d'extrême droite et d'extrême gauche, selon la presse locale. Dix-sept personnes ont été interpellées et 13 placées en garde à vue, a indiqué la préfecture du Rhône.
Enfin, des heurts entre forces de l'ordre et manifestants ont lieu également à Saint-Etienne, Metz, Bordeaux, Toulouse, faisant plusieurs blessés, selon les médias locaux. Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a dénoncé ces violences samedi soir sur son compte Twitter.
"Indignation et dégoût. Les militaires de la mission Sentinelle protègent au quotidien nos compatriotes du risque terroriste. Ces attaques sont intolérables. Tout sera mis en œuvre pour que leur auteurs soient appréhendés et jugés", a-t-il promis.
A Paris, ce retour de la violence coïncide avec la décision du collectif d'organisation des manifestions parisiennes des "gilets jaunes" d'abandonner la mission qu'il s'était assignée depuis peu, notamment pour éviter des affrontements et violences en marge des manifestations.
"Nous avons décidé de ne plus déclarer les manifestations, donc de ne plus porter la responsabilité d'envoyer les manifestants se faire mutiler par la police, comme le gouvernement est incapable de nous assurer une manifestation paisible. Au gouvernement et à la préfecture de police de prendre leurs responsabilités", avait expliqué sur la chaîne CNEWS le "gilet jaune" Jérôme Rodrigues la veille de l'acte 13 de leur mobilisation.
Face à la fréquence des violences en marge de ses manifestations parisiennes, le mouvement des "gilets jaunes", connu pour sa spontanéité, avait décidé depuis peu de s'organiser pour éviter les débordements.
Les manifestations étant désormais déclarées, un service de sécurité qui s'interpose afin d'éviter des affrontements avec forces de l'ordre a été mis sur pied et des équipes médicales volontaires ont été constituées depuis l'acte 10 de la mobilisation.