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Pourquoi les inquiétudes sur le « ralentissement de la Chine » sont exagérées

le Quotidien du Peuple en ligne | 04.02.2019 11h39

Alors que la Chine a affiché un ralentissement de sa croissance l'année dernière, beaucoup ont craint que les pressions à la baisse exercées sur la deuxième économie mondiale ne freinent la croissance mondiale. Cependant, un examen plus attentif de l'économie pourraient montrer que les craintes d'une contagion du ralentissement sont surestimées.

Un modèle de croissance plus durable, associé à un train de mesures visant à stimuler la croissance, caractériseront l'économie chinoise en 2019, offrant de nombreuses opportunités aux investisseurs mondiaux qui resteront prêts à tirer profit du marché en constante évolution.

Voici quatre raisons de rester optimiste au sujet de l'économie chinoise.

Une croissance plus durable

Alors que le taux de croissance du PIB de 6,6% enregistré l'année dernière par la Chine était inférieur à celui de 2017 et qu'une croissance à deux chiffres était souvent observée au cours des dernières décennies, les investisseurs ne devraient pas oublier que cette croissance reposait sur une échelle économique beaucoup plus grande, ont rappelé les analystes.

Selon des données officielles, l'économie chinoise a connu une expansion de plus de 90 000 milliards de yuans (environ 13 400 milliards de dollars américains) en 2018, soit près de trois fois sa taille par rapport à il y a 10 ans,.

« Il est vrai que l'économie ralentit, mais si vous regardez la production ajoutée chaque année, c'est toujours très impressionnant », a déclaré Zhu Haibin, chef économiste pour la Chine chez J.P. Morgan. Selon ses calculs, même si la croissance chinoise ralentissait à 6%, cela signifierait que l'économie se développerait encore de 700 milliards de dollars par an, soit presque la taille de certaines économies émergentes.

Ces résultats économiques ont laissé à la Chine suffisamment de marge pour passer de l'ancien modèle de croissance axé sur les investissements et les exportations à un modèle tirant sa force de la consommation et de l'innovation, qui est plus durable et moins dépendant de facteurs externes.

De son côté, tout en reconnaissant les obstacles économiques, en particulier au premier semestre de 2019, Nomura Securities a déclaré dans un rapport que l'économie allait probablement connaître un rebond au second semestre.

Une consommation robuste

Bien que les indicateurs précédents aient montré des signes d'une consommation intérieure plus faible, les observateurs rationnels restent plutôt optimistes quant au potentiel plus important de ce secteur dans la stimulation de l'économie chinoise et au-delà.

D'après un rapport du groupe de réflexion britannique Oxford Economics, l'inquiétude suscitée par les consommateurs chinois est largement exagérée. « Nous restons assez positifs sur les perspectives de consommation de la Chine », a-t-il dit, soulignant que les ventes au détail en Chine resteront solides en 2019 grâce à la vigueur des services de consommation et aux mesures de soutien à la croissance, malgré le ralentissement du secteur automobile.

De même, selon le McKinsey Global Institute, le consommateur chinois continue à acheter plus haut de gamme que bas de gamme. Ainsi, que ce soit dans les aliments frais, les boissons alcoolisées, les cosmétiques, etc., 10 fois plus de consommateurs déclarent aller vers des produits à prix plus élevé que vers les prix bas. Ces tendances, a ajouté McKinsey, entraînent une augmentation des importations de produits de qualité supérieure provenant de plusieurs marchés de l'Organisation de coopération et de développement économiques.

La société de recherche basée à New York, eMarketer, a quant à elle prédit que la Chine deviendrait le plus grand marché de vente au détail au monde cette année, avec des ventes au détail totales atteignant 5,63 milliards de dollars.

Plus de marge d'investissement

Grâce à la campagne de désendettement en cours du gouvernement, l'accumulation de dettes depuis la crise financière de 2008 inquiète beaucoup moins au sujet de l'économie chinoise.

En 2018, la Chine a réalisé des progrès constants dans ce qu'elle appelle un « désendettement structurel », en utilisant des mesures adaptées pour réduire l'endettement dans différents secteurs.

Le secteur des entreprises, souvent considéré comme le plus perturbé en termes d'endettement, a connu une diminution de son taux d'endettement grâce au programme d'échange de créances en actions, qui permet aux entreprises d'échanger leur dette contre des actions.

Par ailleurs, a déclaré le Credit Suisse dans son rapport sur les perspectives d'investissement pour 2019, comme la majeure partie de la dette chinoise est libellée en monnaie locale et que les dettes des secteurs stratégiques sont souvent garanties par le gouvernement central, il est peu probable qu'une crise financière se produise.

Avec des niveaux d'endettement stables, la Chine dispose de plus de marge pour des investissements efficaces afin de soutenir la croissance. Elle s'est engagée à redoubler d'efforts pour améliorer les points faibles de ses infrastructures et accroître les investissements destinés à soutenir les programmes de réinstallation.

« Si nous continuons à mettre en œuvre les politiques cette année, nous pouvons nous attendre à des données d'investissement plus solides », a affirmé Ning Jizhe, directeur du Bureau national des statistiques.

Toujours plus d'ouverture

Selon la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), la Chine a résisté à la tendance mondiale à la baisse des investissements directs étrangers (IDE) en 2018, faisant d'elle le premier pays récepteur d'investissements au monde.

Le directeur de la CNUCED chargé des investissements et des entreprises, James Zhan, a attribué cette augmentation des investissements en Chine à des facteurs tels que la poursuite de la libéralisation, en particulier dans les secteurs des services et de la finance, et l'intensification des efforts de promotion des investissements dans les industries de haute technologie. « L'année dernière a été un autre record, et les perspectives d'augmentation des IDE en Chine restent optimistes », a-t-il souligné.

Les entreprises étrangères devraient quant à elles tirer davantage parti des efforts constants déployés par la Chine pour élargir l'accès à son marché et créer un meilleur climat des affaires cette année.

L'un des points forts sera une loi unifiée sur les investissements étrangers qui vise à adopter un modèle de traitement national préétabli avec une liste négative et une protection renforcée des droits de propriété des sociétés à participation étrangère.

La loi sera soumise à la prochaine session plénière de l'Assemblée Nationale Populaire, prévue pour le 5 mars prochain.

(Rédacteurs :Yishuang Liu, Gao Ke)
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