Moscou dit ne pas comprendre pourquoi les Etats-Unis appellent l'UE à reprendre les terroristes de l'EI capturés en Syrie

La Russie est très étonnée par les propos du président américain Donald Trump, qui a appelé l'Union européenne (UE) à rapatrier sur son territoire les terroristes de l'Etat islamique (EI) d'origine européenne capturés en Syrie, a indiqué le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.

"La première chose à faire est de comprendre de quoi on parle... Dans ce genre de situation, les Etats-Unis se comportent parfois de manière diamétralement opposée" à ce qu'ils affirment, a déclaré M. Lavrov au cours d'une conférence de presse.

M. Trump a demandé dimanche sur Twitter au Royaume-Uni, à la France, à l'Allemagne et à d'autres alliés européens de reprendre et de juger quelque 800 militants de l'EI capturés par les Etats-Unis en Syrie, les Etats-Unis ayant l'intention de retirer leurs troupes de Syrie après la défaite de l'EI.

"L'autre alternative n'est pas souhaitable, car elle nous obligerait à les libérer. Les Etats-Unis ne veulent pas voir ces combattants s'infiltrer en Europe, et c'est précisément l'endroit où ils veulent se rendre", a indiqué M. Trump.

M. Lavrov a souligné que les militants étrangers capturés étaient soupçonnés de terrorisme, et que les résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU spécifient "une liste très claire d'étapes à suivre" pour s'occuper de tels individus lorsqu'ils tombent aux mains de pays en lutte contre le terrorisme.

"Ces critères doivent être respectés. La première étape essentielle est la transparence, c'est-à-dire le transfert de toutes les données concernant ces individus", a-t-il indiqué.

Outre la création de prisons pour les terroristes, les Etats-Unis ont par ailleurs créé de nombreux problèmes sur la rive orientale de l'Euphrate, et il ne sera pas facile de les régler après leur départ.

Ces problèmes comprennent entre autres les bases militaires et les armes que les Etats-Unis ont fournies aux Kurdes de la région, des armes dont le devenir préoccupe grandement la Turquie, a précisé M. Lavrov.