Dernière mise à jour à 09h53 le 12/03
La situation de la propagation du COVID-19 dans le monde peut être caractérisée comme une pandémie, a annoncé mercredi Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) lors d'un point de presse à Genève.
"L'OMS a évalué cette épidémie 24 heures sur 24 et nous sommes profondément préoccupés tant par les niveaux alarmants de propagation et de gravité que par les niveaux alarmants d'inaction", a indiqué le chef de l'OMS, rappelant que plus de 118.000 cas d'infection ont été confirmés dans 114 pays et régions, et 4.291 personnes ont perdu la vie.
"Nous avons donc estimé que le COVID-19 peut être qualifié de pandémie", a-t-il dit, ajoutant que le mot "pandémie" n'est pas à utiliser à la légère. "C'est un mot qui, s'il est mal utilisé, peut susciter une crainte déraisonnable, ou une acceptation injustifiée que le combat est terminé, entraînant des souffrances et des morts inutiles", a-t-il expliqué.
Le chef de l'OMS a fait part de sa profonde inquiétude face aux "niveaux alarmants d'inaction" de la communauté internationale alors que les niveaux de propagation de l'épidémie sont "alarmants".
Cependant, le fait de décrire la situation comme une pandémie ne change pas l'évaluation de l'OMS sur la menace posée par le nouveau coronavirus, ni ce que l'OMS fait ni ce que les pays et régions devraient faire, a-t-il réitéré.
"Si les pays détectent, testent, traitent, isolent, tracent et mobilisent leur population dans la riposte, ceux qui ont une poignée de cas peuvent empêcher que ces cas ne deviennent des foyers, et que ces foyers ne deviennent une transmission communautaire", a affirmé le chef de l'OMS.
L'OMS soutient que même les pays qui ont une transmission communautaire ou de grands foyers peuvent renverser la tendance sur ce coronavirus. "Plusieurs pays ont démontré que ce virus peut être supprimé et contrôlé", a-t-il souligné.
Pour lui, le défi pour de nombreux pays qui sont maintenant confrontés à de grands foyers de Covid-19 ou à la transmission communautaire n'est pas de savoir s'ils peuvent faire la même chose, mais s'ils le feront.
"Chaque secteur et chaque individu doit donc être impliqué dans la lutte", a indiqué le chef de l'OMS, invitant tous les pays à trouver "un équilibre délicat entre la protection de la santé, la réduction au minimum des perturbations économiques et sociales et le respect des droits de l'Homme".