Dernière mise à jour à 09h07 le 29/10
La France et le Royaume-Uni peinent à trouver une solution sur l'épineux dossier de la pêche qui les oppose, notamment en ce qui concerne le nombre de licences accordées aux pêcheurs français depuis l'entrée en vigueur du Brexit le 1er janvier dernier.
Paris hausse à nouveau le ton et accuse Londres de ne pas respecter l'accord commercial post-Brexit, qui autorise les marins européens à continuer de pêcher dans les eaux britanniques jusqu'à l'été 2026.
"Il manque quasiment 50% des licences auxquelles nous avons droit. C'est une situation qui n'est pas acceptable et notre patience atteint ses limites", a déclaré mercredi le porte-parole du gouvernement français, Gabriel Attal, à l'issue du conseil des ministres. Plusieurs réunions ont été tenues au sein du gouvernement pour établir une série de mesures à prendre à partir du 2 novembre, en réaction au non respect des règles de l'accord, a-t-il ajouté.
Parmi les mesures de rétorsion figurent l'interdiction du débarquement des produits de la mer britanniques en France, le contrôle de sécurité systématique sur les navires britanniques, ainsi que le renforcement des contrôles douaniers et sanitaires sur tous les produits en provenance du Royaume-Uni, a annoncé ce jeudi sur RTL, la ministre française de la Mer Annick Girardin.
Mme Girardin a également fait état, sur son compte twitter, de la verbalisation par la gendarmerie maritime de deux navires de pêche britanniques dès mercredi 27 octobre, lors d'un contrôles au large du Havre. "Nous n'aurons aucune tolérance, aucune complaisance. On ne peut pas être dans un climat de confiance avec un partenaire qui ne respecte pas les règles", a réagi ce jeudi, sur la chaîne Cnews, le secrétaire d'Etat chargé des affaires européenne de la France, Clement Beaune.
Les autorités britanniques ont vite réagi aux menaces de rétorsion annoncées par Paris. Le porte-parole du gouvernement britannique a jugé "décevantes et disproportionnées ces menaces qui ne correspondent pas à ce qu'on pourrait attendre d'un allié", selon un tweet du secrétaire d'Etat britannique chargé du Brexit, David Frost.
Le Royaume-Uni affirme avoir attribué 98% des licences de pêche, un chiffre contesté par le gouvernement français. "Le chiffre de 98% de licences accordées par le Royaume-Uni aux Européens est faux. Seuls 90,3% l'ont été. Bien évidemment, les 10% manquants sont pour les Français", a expliqué Mme Girardin.