France : des appels à la "généralisation" de la troisième dose de vaccin contre la COVID-19 pour contenir l'épidémie

Les appels à élargir la troisième dose contre la COVID-19 à tous les vaccinés se sont multipliés ces derniers jours en France, puisque des médecins, des scientifiques et certains responsables politiques estiment que l'ouverture de cette dose de rappel "à tous" permettrait de restaurer l'efficacité vaccinale et de contenir l'épidémie.

"Il faut élargir très vite cette dose de rappel à la population générale", a déclaré sur Franceinfo le président de la Fédération hospitalière de France (FHF), Frédéric Valletoux. Pour ce médecin généraliste, l'objectif est d'éviter "des scènes d'hôpitaux débordés et un nouveau confinement ou des mesures trop drastiques" en cas de forte pression épidémique.

L'intérêt suscité par cette troisième dose - pour le moment réservée en France aux seules personnes âgées de plus de 65 ans et aux immunodéprimées - est également d'ordre préventif, l'efficacité du vaccin diminuant à partir du sixième mois après la seconde injection.

"De façon très claire, on a des études qui montrent que lorsqu'on a eu ce rappel, on a un gain d'efficacité. Une troisième dose va aider le système immunitaire à avoir une meilleure réponse, une réponse plus durable", a expliqué sur LCI, l'épidémiologiste Dominique Costagliola, directrice de recherches à l'Inserm.

Les appels à l'ouverture de la troisième dose à toute la population éligible à la vaccination, ont été lancés également par le conseil scientifique et le conseil d'orientation de la stratégie vaccinale (COSV). Le premier a recommandé vendredi dernier dans son avis, la dose de rappel à "l'ensemble de la population adulte afin de freiner l'épidémie et réduire le nombre de formes graves".

Le COSV dirigé par l'immunologue Alain Fischer, va dans le même sens, en indiquant que la "généralisation" de la dose de rappel "pourrait être une approche efficace pour restaurer l'efficacité vaccinale à des niveaux permettant le contrôle de l'épidémie".

Certains responsables politiques ont joint leurs voix à celles des médecins et scientifiques face à l'imminence de la menace. "L'injection de la 3e dose doit être ordonnée et recommandée le plus rapidement possible à tous les adultes. Il faut réagir et cette réaction est nécessaire", a déclaré ce mardi sur LCI, le président du Sénat, Gerard Larcher.

Le maire de Nice, Christian Estrosi, a d'ores et déjà annoncé lors d'une conférence de presse, l'ouverture de créneaux de vaccination pour tous, sans condition d'âge, à partir du 1er décembre dans sa métropole. Le porte-parole du gouvernement français Gabriel Attal a indiqué dimanche dernier dans l'émission "Grand rendez-vous" que la cinquième vague "commençait de façon fulgurante" en France, avec 17.000 cas quotidien, soit une augmentation de presque "80% en une semaine".