Dernière mise à jour à 08h40 le 25/11
L'inflation record en Allemagne a frappé beaucoup plus durement les personnes à faibles revenus, a indiqué jeudi le président de l'Institut allemand de recherche économique, Marcel Fratzscher.
"Le fossé social se creuse en ce moment, et encore plus que pendant la pandémie", a déclaré M. Fratzscher aux médias allemands.
Etant donné que les personnes à faibles revenus consacrent la majorité de leurs revenus aux produits de base tels que l'énergie et la nourriture, elles ressentent les effets de l'inflation trois fois plus fortement que les personnes à hauts revenus, a souligné M. Fratzscher.
Une tendance similaire peut également être observée parmi les entreprises allemandes. "Certains grands acteurs réalisent de gros bénéfices même en cette période, alors que de nombreuses entreprises de taille moyenne (...) survivent à peine", a affirmé M. Fratzscher.
Une étude publiée jeudi par l'Institut de recherche économique et sociale de la Fondation Hans Boeckler a révélé que l'écart financier entre les ménages situés sous le seuil de pauvreté et le revenu médian s'était déjà considérablement creusé avant le début de la pandémie de COVID-19.
Cette évolution constituait une "position de départ extrêmement mauvaise pour les tests de stress social continu" que représentent la pandémie en cours, le conflit Russie-Ukraine et l'inflation record, a estimé la fondation.
Selon l'Office fédéral de la statistique, le taux d'inflation en Allemagne a atteint 10,4 % en octobre, soit le niveau le plus élevé depuis 1990. Cette évolution est principalement due à la hausse des prix de l'énergie et des denrées alimentaires, qui ont respectivement augmenté de 43 % et de 20 % en glissement annuel.