Dernière mise à jour à 09h10 le 20/02
Les voix des pays du Sud ont été mises en avant lors de la Conférence de Munich sur la sécurité (MSC) de cette année, les participants appelant à un ordre international davantage caractérisé par la solidarité et les relations mutuellement profitable.
La 59e édition de la MSC, qui a duré trois jours, s'est terminé dimanche à Munich, dans le sud de l'Allemagne. Environ 150 hauts responsables, dont plus de 40 chefs d'Etat et de gouvernement et les dirigeants de diverses organisations internationales, se sont réunis pour discuter des défis et des préoccupations les plus urgents en matière de sécurité mondiale.
Lors d'une table ronde intitulée "Recalibrer la boussole : la coopération Sud-Nord", le président ghanéen Nana Addo Dankwa Akufo-Addo a déclaré que les conséquences des récentes crises comme la COVID-19 et le conflit russo-ukrainien avaient démontré un certain manque de solidarité.
En réponse au président du Conseil européen, Charles Michel, qui a appelé à plus de solidarité, de coopération internationale, de compréhension mutuelle et de dialogue face aux grands défis mondiaux, M. Akufo-Addo a déclaré : "Nous sommes un continent abandonné, qui doit se défendre tout seul".
Citant la réticence de certains pays occidentaux à aider l'Afrique lorsque celle-ci essayait désespérément de se procurer des vaccins contre la COVID-19, M. Akufo-Addo a déclaré qu'il s'agissait "d'un exemple (parmi d'autres) de cette absence de solidarité". "Nous avons besoin d'une véritable coopération Sud-Nord", a-t-il ajouté.
Au cours d'une autre table ronde, la Première ministre namibienne Saara Kuugongelwa-Amadhila a déclaré qu'il avait toujours été difficile, voire impossible, pour les pays du Sud de bénéficier de leurs propres ressources au cours de l'histoire, et qu'ils avaient maintenant besoin d'une coopération durable et mutuellement profitable.
Elle a espéré que les projets de coopération de la Namibie avec l'Europe, dont l'Allemagne, permettraient de fournir de l'énergie non seulement à l'Europe mais aussi à la Namibie, son pays ayant besoin de résoudre ses propres problèmes de coûts élevés de l'énergie et de sécurité énergétique, de créer plus d'emplois et de stimuler son économie.
Discutant des soutiens des pays du Sud, le ministre togolais des Affaires étrangères Robert Dussey a déclaré à Xinhua que la Chine était l'un des principaux partisans du développement économique et de l'amélioration des transports en Afrique.
L'Afrique doit avoir ses propres positions et sa propre vision d'avenir, a déclaré M. Dussey. "Nous sommes prêts à travailler avec la Chine, avec les Occidentaux, avec tout le monde", a-t-il indiqué.
Pour l'instant, la priorité est le développement du continent africain. "Notre ambition est de changer la vie de notre peuple, en suivant l'exemple de la Chine", a-t-il déclaré.
La désillusion des pays du Sud vis-à-vis de l'ordre mondial existant et leurs appels à le remodeler ont également été mis en lumière dans un rapport publié lundi par la MSC.
Intitulé "Re:vision", ce rapport a indiqué que de nombreux pays du Sud avaient jusqu'à présent été confinés au rôle de "suiveurs de règles" au sein de l'ordre mondial existant, et que leur "ressentiment légitime" devait être dûment respecté.
Concernant l'approche unilatérale des règles par l'Occident, Zhou Bo, chercheur au Centre pour la Sécurité internationale et la Stratégie de l'université Tsinghua, a déclaré que ces règles avaient été établies par l'Occident pour son propre bénéfice après la Seconde Guerre mondiale, et attestaient de son arrogance, de ses préjugés et de son narcissisme.
Avec le développement humain et technologique, la mondialisation est vouée à s'accélérer et le besoin de coopération ne fera que s'intensifier, a indiqué Zhou Bo à Xinhua.