Une jeune femme de l'ethnie Miao, en costume traditionnel, présente un plat d'insectes, lors du 10e festival de la gastronomie chinoise à Tianjin en 2009. (Li Xiang / Agence Xinhua) |
Depuis des siècles, les peuples à travers le monde ont régulièrement intégré les insectes dans leur alimentation, selon un rapport intitulé «Insectes comestibles : perspectives d'avenir pour l'alimentation humaine et animale» publié en mai dernier par l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (en anglais :FAO «the United Nations Food and Agricultural Organization»).
La première citation qui évoque, la consommation d'insectes comme nourriture, peut être trouvée dans la littérature biblique, mais le fait de manger des insectes était, et est toujours, un sujet tabou dans de nombreuses sociétés occidentales, indique l'étude.
L'élevage d'insectes pour l'alimentation humaine et animale a été largement absente des grandes innovations agricoles dans l'élevage de bétail, ayant émergé au cours des siècles, à quelques exceptions près, comme les abeilles, les vers à soie et les cochenilles.
Ces petites bêtes sont également passées inaperçues dans le domaine de la recherche agricole et dans les organismes de développement dans le monde entier, y compris pour la FAO. Mais dans de nombreuses régions du globe, la consommation d'insectes n'est pas un concept nouveau.
Des fourmis aux larves de coléoptères, mangés par les tribus indigènes en Afrique et en Australie dans le cadre de leur régime alimentaire et les populaires criquets croustillants frits et coléoptères très appréciés des Thaïlandais. On estime que la consommation d'insectes est une pratique régulière pour au moins 2 milliards de personnes dans le monde.
Plus de 1 900 espèces d'insectes ont été citées dans la littérature comme étant comestibles, la plupart d'entre elles se trouvant dans les pays tropicaux. Les plus consommées proviennent surtout du groupe des coléoptères, comprenant chenilles, abeilles, guêpes, fourmis, sauterelles, criquets, grillons, cigales, cochenilles, termites, libellules et mouches...
Les insectes sont une bonne alternative, saine et nutritive, pour remplacer les aliments de base traditionnels comme le poulet, le porc, le bœuf et même le poisson. L'étude explique qu'ils émettent en tant qu'aliments beaucoup moins de gaz à effet, par rapport à la grande partie des animaux d'élevage. Par exemple, le Méthane, est seulement produit par quelques groupes d'insectes, comme les termites et les blattes.
L'élevage des coléoptères n'est pas nécessairement une activité tellurique et ne nécessite pas le défrichage des terres pour accroître la production. Les émissions d'ammoniac liées aux insectes sont également beaucoup plus faibles que celles liées à l'élevage conventionnel.
Parce qu'ils sont à sang froid, les insectes sont très efficaces pour convertir l'alimentation en protéines. Ils peuvent également être nourris avec des déchets organiques.
La récolte et l'élevage d'insectes est une option de basse technologie, à faible capital qui offre l'entrée même aux couches les plus pauvres de la société, tels que les femmes et les personnes sans terrain.
Depuis 2003, la FAO s'est activée pour la promotion de l'alimentation des insectes dans de nombreux pays.
Pour Gao Xiwu, entomologiste à l'Université agricole de Chine qui s'est spécialisé dans la valeur économique des insectes, la Chine, l'un des principaux pays consommateurs, n'est pas prête pour la consommation de masse de coléoptères.
«Une norme claire et complète de sécurité alimentaire est nécessaire pour ouvrir la voie à la promotion des insectes comme nourriture», a-t-il souligné.
Les tentatives visant à inclure ces petites bêtes dans la gestion de la nourriture ont commencé en 1996, lorsque la China Food and Drug Administration et la Commission nationale de la planification familiale et de la santé, a approuvé plus de trente produits médicaux contenant des fourmis. Mais depuis, aucun progrès n'a été constaté.