Va-t-on assister à la naissance d'une nouvelle puissance spatiale ? Avec son projet baptisé « Mars Orbiter Mission », annoncé officiellement par le premier ministre indien Manmohan Singh en décembre 2012, l'Inde va lancer une sonde développée en quelques mois et avec un budget modeste de 4,5 milliards de Roupies (soit environ 55 millions d'Euros), soit un dixième du budget dépensé par la Nasa pour construire la sonde Mars Reconnaissance Orbiter, lancée en 2005.
Baptisée « Mangalyaan », cette sonde est équipée d'un photomètre destiné à mesurer la présence de deutérium et d'hydrogène dans la haute couche de l'atmosphère, afin de mieux comprendre la manière dont l'eau s'évapore peu à peu hors de l'atmosphère de Mars, un détecteur de méthane, un spectromètre de masse pour analyser la composition des particules de l'atmosphère et des caméras optiques dans le spectre visible et dans l'infrarouge, afin de photographier la surface de la planète rouge.
Le lancement de la sonde est prévu pour le 18 novembre, et au-delà de l'objectif scientifique, l'Inde a également un objectif politique, celui de passer devant la Chine, qui quoiqu'actuellement nettement plus avancée que l'Inde, a tout de même, malgré ses résultats spectaculaires qui ont fait la une de la presse dans le monde entier, connu un revers en novembre 2011 avec l'échec de sa mission vers Mars et la retombée dans l'atmosphère de sa sonde développée avec la Russie et qui transportait le micro satellite Yinghuo-1. Une réussite de l'Inde ferait d'elle le premier pays d'Asie à atteindre Mars.