Alors que le déploiement de la 4G, l'internet mobile à haut débit, ne fait que commencer en France et suscite même la controverse, les grands acteurs du secteur seraient déjà en train de préparer la prochaine génération, la 5G, ce qui ne manque pas de susciter des interrogations. En fait, l'enjeu est de préparer une explosion des usages mobiles, allant bien au-delà du téléchargement rapide d'une vidéo sur son smartphone. En effet, selon le géant suédois des télécoms Ericsson, il y aura en 2019 dix fois plus de trafic de données qu'aujourd'hui dans les pays matures sur les terminaux mobiles, mais aussi 50 milliards d'objets connectés.
Qui dit objets connectés, dit non seulement l'ordinateur du bureau et de la maison, mais aussi les appareils destinés aussi bien aux contrôles des réseaux électriques, à la surveillance des domiciles, à la télé médecine, qui vont fortement augmenter en nombre, faisant naître d'énormes besoins en transmissions fiables et rapides de données mobiles et de dialogue de ces appareils entre eux, besoins auxquels il faudra pouvoir répondre, notamment pour des secteurs comme la santé, l'éducation ou les transports.
Ericsson est tête de file du consortium Metis, qui regroupe 29 acteurs du secteur du monde entier, comme Nokia (NSN), Orange, Huawei, Telefonica, DoCoMo, Deutsche Telekom ou BMW, et qui a notamment pour ambition de définir un standard international unique pour la 5G à l'horizon 2020 et d'atteindre cinq objectifs, à savoir permettre à la 5G de supporter mille fois plus de volumes de données mobiles qu'aujourd'hui, connecter de dix à 100 fois plus de terminaux qu'aujourd'hui, augmenter les débits de 10 à 100 fois par rapport à ce qu'on connait actuellement en « pic » tout en divisant par cinq le temps d'attente pour télécharger une page, et enfin, en parallèle, multiplier par dix la durée de vie des terminaux, ce qui est particulièrement important pour les objets connectés.
Cette tâche immense demandera des sommes colossales, et si pour l'heure le projet Metis n'est pour l'instant doté que de 27 millions d'euros de budget, Huawei, de son côté, a déjà annoncé qu'il allait consacrer 600 millions de dollars au développement de la 5G d'ici à 2018, et d'autres acteurs suivront certainement très vite.