La mouvance présidentielle a fait part de son mécontentement face à l'appel lancé par l'opposition guinéenne mercredi dernier, en faveur d'une journée "ville morte" pour le 25 novembre. Elle voit dans cette démarche une manœuvre visant à "saboter" le forum économique sur la Guinée qui aura lieu du 24 au 25 novembre à Abu-Dhabi aux Emirats Arabes Unies.
Lansana Camara, un des cadres du RPG-arc-en-ciel, parti au pouvoir, a ainsi déclaré sur les antennes de la radio nationale vendredi que sa formation politique "n'hésitera pas à demander au gouvernement de prendre ses responsabilités, à ne pas laisser le pays sombrer dans l'anarchie".
Malick Sankhon, directeur de la Caisse nationale de sécurité social (CNSS), et membre influent de cette mouvance présidentielle a eu le même réflexe dans une sortie dans les médias, également. Il trouve que le moment n'est pas bien indiqué pour appeler à la désobéissance civile, alors que des investisseurs venus des quatre coins du monde auront à se pencher sur le sort de la Guinée, lors d'un forum économique prévu à Abu-Dhabi.
La mouvance présidentielle invite plutôt l'opposition à rejoindre l'assemblée nationale élue, pour y défendre ses positions. Lieu d'après elle, qui est le mieux indiqué, en la matière.
Il faut ajouter à cela le fait que le président Alpha Condé, a profité d'un échange avec la presse à sa sortie d'audience à l'Elysée jeudi, pour rappeler que les débats doivent quitter désormais la rue pour l'hémicycle. Et qu'il "ne tolérera plus des actes susceptibles de troubler l'ordre public."
Un message qu'il avait déjà lancé lors d'une de ses récentes tournées à N'Zérékoré dans le sud de la Guinée. Et qui s'adresse clairement à l'opposition.
Celle-ci qui se dit être dans son droit, entend protester contre le verdict de la Cour suprême, qui selon elle ne refléterait pas la vérité des urnes.
La décision d'organiser une journée "ville morte" pour ce 25 novembre prochain a été prise lors d'une réunion de crise ayant regroupé les principaux leaders de l'opposition, le mercredi dernier. Cette réunion visait à prendre une décision unanime suite aux résultats définitifs proclamés par la Cour suprême, l'instance judiciaire, qui est la seule à disposer de cette prérogative.
A l'issue de cette réunion, les opposants ont déploré la décision de la Cour, et promis d'adresser un courrier au secrétaire général des Nations unies, pour lui faire de leurs griefs contre les institutions chargées de la gestion du processus électoral.
L'opposition s'est toutefois gardée de se déterminer sur sa participation ou non à la future assemblée, au sein de laquelle elle dispose de près de 50 sièges. Elle dit attendre que les différents partis qui la composent finissent de mener des consultations à l'interne, en vue de recueillir l'avis de leurs militants à la base, avant toute décision allant dans ce sens.
Pour le moment, on assiste à une montée de tension entre les deux camps, autour de cette histoire de journée "ville morte" prévue pour le 25 novembre.