L'Australie arrive en tête de liste des destinations les plus adaptées pour les Chinois fortunés qui désirent obtenir la nationalité ou le statut de résident permanent dans un autre pays par le biais de l'investissement.
Un article publié sur le site du magazine Forbes en chinois indique que de nombreux facteurs, tels que les prix de l'immobilier et le seuil minimum d'investissement, ont été utilisés dans la réalisation du classement. La liste tient également compte de la sécurité, de l'aide sociale, du développement économique et du système politique du pays hôte.
Plus de 25 500 Chinois se sont vu accorder le statut de résident permanent en Australie de 2011 à 2012, et près de 18 % d'entre eux ont obtenu leur carte verte par le biais de l'investissement, selon le Rapport annuel sur la migration internationale chinoise de 2014 publié par la maison d'édition de l'Académie des sciences sociales de Chine (SSAP) et le Centre pour la Chine et la mondialisation, un groupe de réflexion indépendant de Beijing.
La Chine est devenue la principale source de la migration des investissements en Australie durant cette période et représente aujourd'hui 64 % de l'ensemble de ces investissements dans le pays. Ce taux était pourtant inférieur à 8 % voilà 10 ans, toujours selon le rapport.
Chen Ye, une habitante de Shanghai de 32 ans, a introduit une demande d'immigration en Australie.
Pour Chen, dont le mari est propriétaire d'une société de transport maritime, un investissement de 5 millions de dollars australiens (3,45 millions d'euros) semble être une bonne affaire si cela lui permet d'offrir une meilleure éducation et un environnement plus sain à son jeune fils.
« La vie est très agréable en Australie et mon fils ne devra pas être confronté à une concurrence aussi acharnée qu'en Chine pour pouvoir étudier dans une bonne université et trouver un travail décent », explique-t-elle.
Alors que la Canada vient de renforcer son programme d'immigration des investisseurs et que les perspectives économiques en Europe demeurent obscures, l'Australie et la Nouvelle-Zélande séduisent davantage de Chinois, commente Yang Fang, directrice administrative chez Globevisa, une agence d'aide à l'immigration basée à Beijing.
Toutefois, de plus en plus de Chinois font preuve d'un enthousiasme croissant pour les achats de propriétés dans des pays européens tels que le Portugal, l'Espagne ou la Grèce, en vue d'y obtenir le statut de résident permanent.
« Les prix de l'immobilier dans ces pays sont pratiquement retombés à leur niveau d'il y a 10 ou 20 ans à cause de la crise de la dette dans la zone euro. En outre, de nombreux pays européens encouragent les résidents étrangers à faire l'acquisition de propriétés sur leur territoire en échange d'une carte de résident permanent, afin de stimuler leur économie. Cette mesure se veut très alléchante pour les Chinois fortunés », précise-t-elle.
Les pays asiatiques tels que la Malaisie et la Corée du Sud deviennent également plus populaires auprès des riches Chinois, selon Yang Fang.
Dans le passé, la plupart des Chinois aisés émigraient pour obtenir une identité à l'étranger, mais aujourd'hui, nombre d'entre eux choisissent d'optimiser leurs investissements, en particulier depuis que de nombreuses villes de Chine restreignent les achats de logements et prévoient d'introduire une taxe foncière pour limiter les spéculations, conclut Yang Fang.