Le corps de Li Yan est peut-être faible, mais sa volonté de choisir le jour de sa mort reste ferme.
«Je ne peux rien faire sans l'aide de mes parents, que ce soit pour manger, ou me laver, a confié la jeune femme de 34 ans, qui est atteinte de dystrophie musculaire "J'ai besoin de réfléchir à ce que ce sera ma vie, lorsque ma santé se détériorera et que personne ne prendra soin de moi.
«Je veux pouvoir choisir une fin sans douleur quand je me sens prête».
Li défend l'euthanasie, aussi appelé le suicide assisté ou l'euthanasie, elle pense qu'une personne devrait être apte à décider quand, où et comment leurs vies doit se terminer, même si cela implique de s'assurer le concours d'un parent ou d'un professionnel de la santé.
L'euthanasie est illégale en Chine, mais depuis 2007, Li a fait campagne pour un changement de législation qui verrait son pays après les Pays-Bas, la Suisse, la Belgique et certains États américains, permettre une certaine forme d'euthanasie.
«Quand ce jour viendra, je serai en mesure d'atteindre ma destination en paix, sans crainte», a déclaré Li, joint par téléphone depuis sa maison à Yinchuan, la région autonome Hui du Ningxia.
La question de l'euthanasie divise l'opinion publique, en particulier chez les avocats et les experts de la santé. Cependant, même les opposants conviennent que l'introduction d'une procédure légale de l'euthanasie peut empêcher les parents bien intentionnés et les conjoints de personnes atteintes de maladies terminales de se retrouver devant un tribunal.
Au mois d'octobre, Jia Zhengwu, un agriculteur de 38 ans a été jugé pour homicide volontaire après avoir poussé sa femme, qui souffrait de rhumatismes, dans une rivière à Lanzhou, capitale de la province du Gansu.
Zhang Xiaojun, également 38 ans, est décédée le 21 avril 2011. Selon une interview, donnée par Jia à la China Central Television (CCTV), sa mère lui avait à plusieurs reprises demandé de mettre fin à sa vie. "Ce jour-là (en avril), elle a pleuré et a dit qu'elle ne pourrait jamais guérir, même après avoir dépensé tout notre argent », a-t-il dit.
Le tribunal qui a entendu l'affaire n'a pas encore prononcé son verdict.
Jia pourrait bien recevoir une sentence semblable à celle de Deng Mingjian, un travailleur migrant de Guangzhou qui, en mai dernier a été condamné à quatre ans de prison, dont trois ans avec sursis, pour avoir organisé le suicide de sa mère.
«Elle faisait face à une grande douleur», avait indiqué Deng au China Daily, ajoutant qu'il avait pris soin de sa mère pendant plus de vingt ans parce qu'elle souffrait d'arthrite rhumatoïde. «Ce jour-là, elle m'a tant supplié. En la voyant à l'agonie, j'ai fini par die dire».L'homme a expliqué lui avoir acheté des pesticides et l'a aidé à en boire. «J'avais fait le vide dans mon esprit, quand je suis passé à l'acte», a-t-il rappelé.