Des bénévoles rendent visite à des résidents d'un centre de soins pour personnes âgées à Beijing en octobre. Li Wen / Xinhua |
La ville de Beijing cherche à réduire davantage les coûts des maisons de soins infirmiers à gestion privée et s'efforce de doubler le nombre d'établissements de soins à l'horizon 2020 pour faire face à une société vieillissante.
Bien que la capitale ait alloué plus de 5 milliards de Yuans (820 millions de Dollars) chaque année pour les soins aux personnes âgées, l'augmentation annuelle de 150 000 personnes âgées constitue un défi pour le gouvernement.
La clé consiste à transférer plus de compensations des maisons de soins infirmiers gérés par l'Etat vers les établissements privés, a déclaré Li Hongbing, Directeur adjoint du Bureau des affaires civiles de Beijing.
« Il est nécessaire de faire que les deux types d'établissements de soins soient gérés par les règles et la discipline du marché », a-t-il dit.
La demande de soins aux personnes âgées dans les établissements de soins publics dépasse de loin l'offre de services, alors qu'en même temps de nombreuses résidences privées ont des places vacantes du fait de charges plus élevées et de services de moins bonne qualité. Aussi le gouvernement s'emploiera-t-il à offrir plus d'allégements fiscaux et de réductions de coûts de terrains pour favoriser la croissance des établissements privés dans les deux prochaines années, a dit M. Li.
« Il est nécessaire d'attirer plus de capital social pour améliorer la qualité du bien-être des personnes âgées, avec plus de subventions aux établissements privés et moins aux maisons de soins infirmiers publiques », a-t-il dit.
La taille de la société vieillissante de Beijing augmente de plus en plus rapidement, avec plus de 400 personnes célébrant leur 60e anniversaire tous les jours. La capitale, qui compte 2,63 millions de personnes de plus de 60 ans -20,3% de sa population- verra une augmentation d'environ 100 000 personnes âgées chaque année jusqu'en 2020.
Cependant, la ville ne dispose que de 400 établissements de soins infirmiers, comptant un total de 76 000 lits -29 000 dans le secteur gouvernemental et 47 000 dans le secteur privé.
Les foyers de soins privés, avec leurs investissements massifs initiaux, facturent généralement des prix plus élevés, tandis que ceux gérés par l'État bénéficient gratuitement des terrains du gouvernement et attirent plus de personnes âgées avec des services standardisés.
Le gouvernement essaie de réduire le coût des installations privées de soins infirmiers d'un tiers pour les consommateurs, par le biais de compensations et de nouvelles réductions des coûts des services publics, a dit M. Li.
M. Li a dit que les investissements dans les établissements de soins privés verraient une « augmentation massive », avec pas moins de 50 000 Yuans (8 200 Dollars US) qui seront alloués à chaque lit, contre une somme située entre 8 000 et 16 000 Yuans dans le passé.
Dans le même temps, M. Li a dit que le gouvernement cherche à réduire progressivement les allocations aux maisons de soins infirmiers gérés par le gouvernement, pour s'assurer que le marché joue un rôle clé.
Pour mieux s'occuper des personnes âgées, les autorités de Beijing ont pour ambition de fournir plus de 120 000 lits de soins infirmiers en 2015 et 160 000 d'ici la fin de 2020. De nombreux établissements seront construits par le gouvernement, mais gérés par le secteur privé.
Selon M. Li, cette initiative vise à s'assurer que les exploitants n'auront pas à se soucier du coût et pourront se concentrer sur la gestion et le service.
« Avec des coûts plus bas, on pense que les maisons de soins infirmiers privés se concentreront davantage sur la qualité de service tout en réduisant les frais demandés aux personnes âgées », a déclaré M. Li.
Les visites à domicile
Pour profiter pleinement des maisons de soins infirmiers et faire face à l'augmentation explosive du nombre des seniors, Beijing doit aussi s'appuyer sur les soins communautaires, où les résidents âgées vivent dans leur propre maison et profitent de visites du personnel des centres situés à proximité de leur domicile, a dit M. Li.
« Peu importe le degré d'avancement des services, les personnes âgées préfèrent encore vivre dans leur propre appartement », a-t-il dit. « Les maisons de soins infirmiers communautaires bénéficient non seulement aux quelques résidents vivant dans le centre, mais aussi à des centaines de personnes âgées vivant dans les alentours de la communauté ». "
Beijing possède plusieurs projets pilotes testant des institutions de soins à base communautaire et la plupart ont reçu des commentaires positifs, a-t-il dit.
Certains d'entre eux ont adopté une approche porte-à-porte, en fournissant des prestations comme les examens physiques, la cuisson des repas, l'aide à la toilette, l'entretien ménager et la conversation.