Grande popularité pour les testaments numériques

16.05.2014 à 13h38

Yang, un greffier médical à Hubei, la province de Wuhan, a été très surpris de recevoir un appel téléphonique, lui indiquant que sa femme, disparue dans un accident de voiture deux mois auparavant, avait laissé un «testament digital» en novembre dernier.

«J'ai été choqué. Ils m'ont envoyé un numéro de compte et un mot de passe pour me connecter à leur site Web, et j'ai trouvé que ma femme m'avait laissé un numéro de compte bancaire et le mot de passe de notre boutique en ligne, avec quelques mots à mon attention», a déclaré Yang.

« Je suis vraiment reconnaissant envers ce site, car il m'a aidé à mieux connaître ma femme et m'a évité de nombreux soucis», a-t-il confié.

Le site Web "Life's Black Box" (Boîte noire de la vie), a déjà attiré plus de 370 000 utilisateurs depuis sa création en 2009. Li Jia, fondateur du service, a expliqué que l'idée lui était venue lors d'une douloureuse expérience sur un vol pour le Yunnan, où l'avion frappé par de fortes turbulences avait bien failli s'écraser.

«J'ai soudainement réalisé que je n'avais rien préparé si je venais à disparaître. A ce moment là, je voulais vraiment laisser quelque chose», a expliqué Li.

«Je suis fier de ce service. Bien que je ne souhaite pas voir le jour où nous avons besoin de transférer les informations d'un utilisateur, je pense que cela peut montrer notre soin pour eux».

Mais un tel service a suscité la controverse et une vive inquiétude sur la légitimité et l'intimité d'un testament numérique.

Pour un internaute sur Sina Weibo répondant au pseudo "Lazy 8023", ce service ne peut pas être pris au sérieux. «Il n'a pas force de loi, et sa sécurité n'est pas garantie. Qui sait si un hacker n'a pas piraté le site Web et révisé le contenu!».

Ce genre de service est inutile, car nous pouvons enregistré notre propre vidéo et laisser un éventuel numéro de compte et mot de passe. Nous pouvons stocker les informations sur un disque crypté et éviter le risque d' être divulgué en ligne»,a fait observer un autre utilisateur répondant au nom de"Vérité universelle".

Zhao Shaohua, un avocat du cabinet de Guangdong Chuangji, a souligné qu'un testament numérique ne faisait pas partie des cinq manières légales de rédiger un testament et que son authenticité ne pouvait être vérifiée.

«Nous ne savons pas si c'est bien la volontédu testamentaire, s'il il s'est sous la menace des autres ou s'il s'agit d'un faux. Comme nous ne pouvons pas vérifier l'identité réelle des persnnes , la possibilité de contestation est très forte. »

Toutefois, le site répond aux besoins de certaines personnes, une sorte de pont de communication émotionnelle après la mort de l'utilisateur.

«Les technologie du Web évoluant, ce genre de demande va devenir de plus en plus populaire. À un moment donné, le pays devra réglementer. Un site Web doit montrer sa capacité à protéger la vie privée et être utilisé sous surveillance», a noté Zhao.

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