Mince et portant des lunettes, Xiao Zixuan, âgé de 17 ans, rêve de piloter un jour un hélicoptère.
Ce week-end, le natif de Shenzhen, la métropole du sud de la Chine, a visité une exposition de formation de vol international et est convaincu que son rêve est à portée de main. Le jeune homme envisage une belle carrière comme pilote dans l’aviation civile.
L'aviation générale se réfère à plus ou moins toutes les opérations de l'aviation civile autres que les services et charters de passagers réguliers. L’aviation générale comprend des écoles de vol, l’usage agricole, la fabrication et l'entretien des aéronefs, voltiges et spectacles aériens. La majorité du trafic aérien dans le monde entre dans cette catégorie, mais ce secteur reste sérieusement sous-développé en Chine.
Le manque de ressources humaines est considéré comme le plus grand problème pour le développement de l'aviation générale. La pénurie de pilotes étant le cas le plus évident et le problème le plus urgent à régler.
L'exposition organisée par l’Association chinoise des propriétaires et pilotes d’aéronefs (AOPA), a été suivie par plus de la moitié des quelque 40 écoles chinoises de pilotage en Chine, montrant de belles perspectives dans l'industrie de la formation des pilotes dans le pays. Un optimisme partagé par les compagnies étrangères, comme la Sierra Académie de d’aéronautique aux Etats-Unis et de l'aviation antipodes de l'Australie.
La Chine comptait environ 35 000 pilotes certifiés fin de 2013, la majorité travaillant pour les compagnies aériennes. Les USA ont près de 600 000 pilotes en service et seulement un quart d'entre eux sont des pilotes de ligne. Les autres sont des élèves-pilotes, ou évoluant dans le domaines des sports, des loisirs, et dans des secteurs privés ou professionnels.
Il y a moins de 2 000 titulaires d’une licence de pilote privé en Chine, selon l'Administration chinoise de l'aviation civile (CAAC) contre 200 000 aux Etats-Unis.
«Les gens me demandent souvent : La Chine a besoin de combien de pilotes», a expliqué à Xinhua Chen Guangcheng, chef aviateur certifié à la CAAC.
«Notre projection est que dans 20 ans, l'aviation chinoise sera la même que celle aux Etats-Unis aujourd'hui. Si c'est le cas, nous aurons besoin de plus de 80 000 pilotes de ligne, et de 400 000 à 500 000 pilotes dans l’aviation civile».
Martin Robinson, vice-président de l'Association internationale des propriétaires pilotes d’aéronefs, estime que le nombre réel pourrait être bien plus important.
Chen estime que le chiffre d’un un demi-million de nouveaux pilotes, devrait inclure à la fois les professionnels et ceux qui volent tout simplement pour le plaisir plutôt que pour des raisons professionnelles. La CAAC soutient et encourage les gens ordinaires qui poursuivent leurs rêves de pouvoir un jour vivre pleinement leur passion.
Ajoutant que les nouvelles règles administratives pour les pilotes sont attendus prochainement. «Nous allons introduire une nouvelle catégorie de licence sportive et la rendre accessible aux amateurs».
«C'est comme il y a 20 ans, quand les Chinois ont commencé à apprendre à conduire. Ils ne conduisaient pas pour gagner leur vie, mais par commodité ou intérêt», a souligné Chen. «Leurs demandes actuelles pour des vols doivent être traitées rapidement par les écoles de pilotage».