Un des quatre robots-serveurs du restaurant de Kunshan. |
Voilà bien un restaurant où les serveurs et les cuisiniers seront toujours disponibles, ne seront jamais malades ni ne demanderont d’augmentations de salaire… à Kunshan, dans la Province du Jiangsu, ce sont en effet des androïdes qui s'affairent aux fourneaux, tandis que des robots sur roulettes apportent aux clients les raviolis et les légumes frits qu'ils ont commandés. Il y a même deux robots qui, comme dans tout restaurant de Chine qui se respecte, accueillent la clientèle à l'entrée avec quelques chaleureuses formules de politesse.
Song Yugang, fondateur de l'établissement, a expliqué ce qui l’a poussé à « embaucher » ces curieux employés : « Ma fille m'avait demandé d'inventer un robot, parce qu'elle n'aimait guère les travaux ménagers », a-t-il dit. Et on en retrouve jusque dans l'arrière-cuisine, où travaillent deux imposants robots au torse bleu et dotés de grosses ampoules rouges clignotantes en guise d'« yeux » : l'un est chargé des fritures, tandis que l’autre se consacre à la confection des raviolis et autres bouchées fourrées. Mais pour efficaces qu’ils soient, ils ne font pas tout cela tout seuls : ils ont en effet intégré un certain nombre de recettes, et ils sont approvisionnés en ingrédients par… une poignée d'employés humains, qui préparent également les plats plus sophistiqués.
D’après M. Song, chacun des robots coûte environ 40 000 Yuans (4 860 euros), un peu plus que l'équivalent du salaire annuel d'un employé en chair et en os. « Les robots peuvent comprendre une quarantaine de phrases et consignes de la vie de tous les jours. Ils ne tombent pas malades, ils ne réclament pas de vacances ni de jours de congé », a commenté le patron avec enthousiasme le patron, ajoutant qu’il suffit de les recharger pendant deux heures à une prise électrique pour leur garantir une autonomie de cinq heures.
Ce restaurant étonnant n'est cependant pas le premier de son genre en Chine, puisque déjà, à Harbin un autre établissement pourvu d’un personnel robotique avait ouvert ses portes en 2012. Fantaisie ou réel besoin, sans doute un peu des deux : les coûts de main-d’œuvre ont en effet connu de fortes hausses au cours des dernières années en Chine, encourageant les entreprises du secteur manufacturier à accélérer leurs processus d'automatisation, ce qui a eu pour conséquence que la Chine a dépassé l'an dernier le Japon comme premier pays consommateur de robots industriels.