Les lois singapouriennes sont connues pour leur sévérité, mais deux ressortissants allemands, qui l’ont semble-t-il oublié, ont été inculpés samedi pour avoir pénétré par effraction dans un dépôt du métro de Singapour et avoir tagué une rame. Et ils risquent fort de s’en souvenir de manière cuisante, car les délits qu’ils ont commis pourraient leur valoir une peine de prison mais aussi des coups de bâton.
Les deux hommes, Andreas Von Knorre et Elton Hinz, âgés tous deux de 21 ans, ont été inculpés par un tribunal de district pour effraction et actes de vandalisme commis le 8 novembre à l'aube. Etonnamment, ils sont apparus détendus à la lecture des charges retenues contre eux et qui leur ont été lues en allemand par un interprète. Ils resteront en garde à vue jusqu'au 28 novembre « pour les besoins de l'enquête et la reconstitution des faits ».
Ils seraient entrés par effraction dans le dépôt entouré d'un grillage surmonté de barbelés situé en banlieue et peint des graffitis sur les parois d'une rame. Ils ont été extradés par la Malaisie voisine après avoir été appréhendés à l'aéroport de Kuala Lumpur d'où ils voulaient s'envoler pour l'Australie, dont ils détenaient des visas de travail.
A Singapour, le délit d'effraction peut être sanctionné par une peine allant jusqu'à deux ans d'emprisonnement et 800 Dollars singapouriens d'amende et celui de vandalisme par trois ans d'emprisonnement ou une amende de 1 600 Dollars singapouriens et entre trois et huit coups de bâton en rotin, sanction héritée de la colonisation britannique. Précédemment, un adolescent américain, Michael Fay, avait été frappé à coups de bâton en 1994 pour avoir endommagé des voitures et des biens publics, et en 2010, un expatrié suisse, Oliver Fricker, avait été condamné à sept mois de prison et trois coups de bâton pour avoir également commis des actes de vandalisme sur un train dans un dépôt de la ville-Etat.