Protestant une nouvelle fois contre la gestion du président Enrique Pena Nieto de l'enquête sur le massacre présumé de 43 étudiants qui a horrifié le monde entier il y a quelques jours, des manifestants masqués ont jeté des cocktails Molotov et des feux d'artifice en direction des forces de l'ordre à Mexico.
Quelques heures avant que ne se commencent trois marches de soutien aux étudiants, qui ont apparemment été assassinés et brûlés par des narcotrafiquants après avoir été enlevés par des policiers corrompus, les forces de l’ordre, équipées de tenues anti-émeute ont fait face à quelque 300 manifestants près de l'aéroport. Selon la police, malgré la violence des affrontements, personne n'a été blessé dans les affrontements de jeudi.
Cela fait plusieurs jours que le Mexique est secoué par une vague de protestations après le meurtre des 43 étudiants, qui fait toujours l'objet d'une enquête des services de l'Etat. C’est ainsi que le 9 novembre, des manifestants ont incendié la porte en bois du palais du centre historique de Mexico où le Président Nieto organise les cérémonies officielles. Et quatre jours plus tard, des manifestants ont incendié le parlement de l'Etat de Guerrero.
Mais au-delà de la colère suscitée par le massacre des étudiants, la révolte contre le président est exacerbée par un scandale entourant un juteux contrat ferroviaire, brusquement annulé par le gouvernement. Il s’agissait d’un contrat de 3,75 milliards de dollars portant sur une ligne à grande vitesse attribué à un consortium emmené par la société chinoise China Railway Construction, où figure notamment la société mexicaine Grupo Higo, qui possède une villa de luxe que la femme d'Enrique Pena Nieto était sur le point d'acquérir au moment de l'attribution du contrat. Devant les questions sur la régularité de l'appel d'offres, celle-ci a annoncé mardi qu'elle renonçait à acheter la maison.