Après l’attentat qui a plongé la France dans la terreur et soulevé une vague de contestation quasi-unanime dans le monde entier, la police française est partie à la traque des deux tueurs, deux frères âgés d’une trentaine d’années, Farid et Chérif Kouachi. Si leur trace avait été perdue peu de temps après le massacre, les indices qu’ils ont laissé derrière eux ont permis aux services spécialisés d’établir leur identité dès avant-hier soir. Ils avaient été repérés par des témoins au volant d’une voiture, toujours avec leurs armes, se dirigeant à nouveau vers Paris.
Les brigades d'intervention, stationnées porte de la Villette, dans le Nord-est de Paris, ont reçu l'ordre de s'équiper de fusils d'assaut et d'équipements de protection. On sait déjà que des drapeaux djihadistes et des cocktails Molotov retrouvés dans la voiture abandonnée mercredi à Paris. Ils sont actuellement activement recherchés dans une zone située entre Crépy-en-Valois (Oise) et Villers-Cotterêts (Aisne), à quelque 70 kilomètres au nord de Paris. Un déploiement des forces spéciales de la police et de la gendarmerie françaises a été lancé pour vérifier les objectifs, et le niveau « alerte attentat » du plan antiterroriste Vigipirate a été étendu à la région de Picardie.
Dans le même temps, une journée de deuil national a été décrétée par le gouvernement jeudi après cet attentat, le plus meurtrier qu’ait connu la France sur son sol depuis la guerre d'Algérie (1954-1962). Dès les premières heures de la matinée, les témoignages de soutien, d'affection, avec fleurs, messages et bougies, se sont étalés sur plusieurs mètres devant le siège de Charlie hebdo. Et à midi, une minute de silence a été observée un peu partout dans le pays en hommage aux victimes, tandis qu’au même moment, le glas sonnait à Notre-Dame de Paris et au Sanctuaire de Lourdes.
Patrick Pelloux, médecin urgentiste et chroniqueur à Charlie Hebdo, a de son côté assuré que l'hebdomadaire satirique, dont la rédaction a été décimée mercredi, paraîtrait tout de même la semaine prochaine. « On va continuer, on a décidé de sortir la semaine prochaine. On est tous d'accord », a-t-il indiqué, ajoutant que l'équipe du journal devait se réunir très prochainement.