Selon une réceptionniste de 25 ans qui a été mise en quarantaine pendant 14 jours dans un hôtel de Huizhou, dans la Province du Guangdong, où le premier patient de MERS en Chine a été enregistré, ce ne sont pas les maladies infectieuses qui sont les plus effrayantes, mais les rumeurs.
La femme, du nom de He, s'est soudain intéressée au MERS après que les autorités sanitaires aient débarqué à l'Hôtel Kande International le 27 mai pour emmener un Sud-coréen à l'hôpital. Elles ont désinfecté le système de conditionnement d'air et tous les espaces de l'hôtel où il était allé.
« J'ai appris que le MERS n'est pas aussi fortement contagieux que le SRAS, alors je ne me suis pas inquiétée d'être mise en quarantaine dans mon dortoir le lendemain », a-t-elle dit.
« Mais j'ai été bouleversée quand un ami m'a dit que son amie l'avait dissuadé de venir à l'hôtel pour m'y apporter quelques fruits, avec une question absurde : « Ne sais-tu pas que tu vas mourir si tu vas dans un endroit où ton amie a pu avoir été infectée par le MERS ? ».
He et sept collègues ont passé deux semaines à subir une routine ennuyeuse. Ils prenaient leur petit déjeuner à 8h30, allaient se coucher avant 23h et prenaient leur température trois fois par jour.
Les repas étaient apportés dans leurs chambres au cinquième étage du bâtiment dortoir. Le long couloir étroit était le seul endroit où ils pouvaient faire une promenade en dehors de leurs chambres.
Pour occuper leur temps libre, ils regardaient la télévision et des vidéos sur leurs ordinateurs, jouaient aux cartes ou bavardaient.
Des inspecteurs de la quarantaine sont venus pour recueillir des échantillons de sang et fait des prélèvements de gorge et de nez pour tester le virus à deux reprises pendant ce séjour forcé de deux semaines. He et ses collègues ont également pu consulter un conseiller psychologique sur WeChat.
Un portier de 28 ans, du nom de Yang est probablement celui qui a passé le plus de temps avec le patient atteint de MERS, puisqu'il l'a accompagné depuis le hall jusqu'à sa chambre.
« Au début, je me suis inquiété, mais je me suis senti petit à petit plus à l'aise parce que je ne me sentais pas mal et que les contrôles de santé fréquents n'avaient trouvé aucune anomalie », a déclaré Yang.
« Cependant, j'ai gardé le secret sur cette quarantaine vis-à-vis de mes parents, et je ne leur dirai rien, même si je suis maintenant dehors, et sain et sauf. Je ne veux pas qu'ils soient inquiets ».
Les huit personnes ont été libérées de leur mise en quarantaine mercredi, mais un collègue, Jin Xiongjie, interprète en langue coréenne, apporte toujours son aide au personnel médical de l'hôpital.
Jin a aidé les travailleurs médicaux à persuader le patient sud-coréen à mettre des vêtements de protection et à se rendre à l'hôpital pour y être soigné dans une unité d'isolement, et n'est pas rentré chez lui depuis lors. L'épouse de Jin est enceinte de près de neuf mois.
Selon Xu Angao, directeur du bureau de la santé et de la planification familiale de Huizhou, l'hôtel a coopéré étroitement avec les autorités sanitaires.
Dong Chengde, directeur général de cet établissement cinq étoiles, a déclaré que « cela montre un fort sentiment de responsabilité sociale, qui contribue à la réputation de notre hôtel. Cependant, nous avons subi des pertes économiques d'environ 6 millions de Yuans (966 000 Dollars US) avec une chute de notre taux d'occupation, qui est passé de 70% à 10%.
« Notre hôtel a été entièrement désinfecté et nous espérons que les annonces du gouvernement et des médias pourront dissiper les inquiétudes du public ».