Dernière mise à jour à 09h02 le 14/09
Grâce à la coopération policière, la campagne énergique de la Chine pour rapatrier les responsables corrompus et autres auteurs de délits économiques réfugiés à l'étranger et les traduire en justice fait de gros progrès.
Le rapatriement en juillet de Wu Quanshen, ex-responsable du Parti communiste chinois dans le village Dadun dans la province du Guangdong (sud), qui s'était réfugié comme d'autres fugitifs chinois dans la région d'administration spéciale de Macao, représente le dernier en date de ces succès.
M. Wu, l'un des 100 fugitifs chinois recherchés dans le monde pour des accusations de corruption, était le premier des hors-la-loi originaires du Guangdong sur la liste des personnes recherchées d'Interpol.
Quelque 15 fugitifs du Guangdong figurent actuellement sur la liste des personnes recherchés du Bureau national central d'Interpol en Chine, publiée en avril.
Avant M. Wu, la police du Guangdong avait appréhendé plus de 60 fugitifs à l'étranger dans le cadre de la campagne nationale Fox Hunt, une campagne lancée en avril pour rapatrier les suspects de délits économiques et officiels corrompus.
Entre juillet et décembre de l'année dernière, Fox Hunt a conduit à l'arrestation de 680 fugitifs économiques de 69 pays et régions.
"Nous avons fait des percées dans la coopération policière internationale. Maintenant, nous communiquons efficacement et sans heurts avec la police dans les pays d'Asie du Sud-Est, comme la Thaïlande et le Vietnam", a déclaré Huang Peifu, spécialiste international en matière de fugitif avec le département de la sécurité publique de la province du Guangdong.
"Aucun pays serait heureux d'être vu comme un refuge pour les fugitifs internationaux", a-t-il fait savoir.
La province du Guangdong seule cible environ 300 fugitifs à l'étranger.
Le gouvernement chinois a signé plus de 100 différents traités d'entraide judiciaire avec 68 pays et régions.
Au cours des réunions de la Coopération économique Asie-Pacifique (APEC) tenues à Beijing en novembre 2014, la Déclaration de Beijing sur la lutte contre la corruption a été adoptée, avec les membres de l'APEC promettant d'éliminer la corruption à travers l'extradition et l'assistance judiciaire et des mesures juridiques plus souples pour récupérer les produits de la criminalité.
Selon Huang Feng, professeur de droit pénal international à l'Université normale de Beijing, les efforts de la Chine pour réduire le nombre de crimes passibles de la peine de mort ont ouvert la voie à l'extradition, compte tenu de la politique adoptée à l'échelle mondiale qu'aucune personne passible de la peine de mort ne devrait être extradée.
Le mois dernier, l'organe législatif suprême de la Chine a adopté des amendements à la loi pénale, en supprimant la peine de mort pour neuf crimes, et ce après la suppression de la peine de mort pour 13 crimes en 2011.