Dernière mise à jour à 15h12 le 10/09
Selon trois sources libanaises familières avec la situation politique et militaire locale, des forces russes auraient commencé à participer à des opérations militaires en Syrie en appui des troupes gouvernementales. Les sources, parlant à Reuters sous condition de l'anonymat, ont donné le compte rendu le plus net de la région fait à ce jour de ce que les responsables américains disent être un apparent nouveau renforcement militaire de Moscou, l'un des principaux alliés du président Bachar el-Assad, bien que l'une des sources ait souligné que le nombre de Russes impliqués jusqu'à présent soit assez réduit.
De leur côté, deux responsables américains ont affirmé que la Russie a envoyé deux navires de débarquement de chars et des avions supplémentaires en Syrie il y a un jour ou deux et déployé un petit nombre de forces d'infanterie de marine. Ces responsables américains, qui se sont également exprimés sous condition de l'anonymat, estiment que l'intention de ces mouvements militaires de la Russie en Syrie reste floue. D'après l'un d'entre eux, les premières indications suggèrent que l'accent a été mis sur la préparation d'un aérodrome près de la ville portuaire de Lattaquié, un bastion du régime de Bachar el-Assad.
Ces initiatives interviennent à un moment où les forces du gouvernement syrien font face à d'importants revers sur le champ de bataille dans la guerre civile qui dure depuis quatre ans, dans laquelle 250 000 personnes ont déjà perdu la vie et entraîné l'exode de la moitié des 23 millions d'habitants de la Syrie. De son côté, la Russie a refusé de commenter l'échelle et la portée exactes de sa présence militaire en Syrie. Damas a nié que des Russes soient engagés au combat, mais un responsable syrien a néanmoins confirmé que la présence d'experts russes avait augmenté dans le courant de l'année dernière.
Le Secrétaire général de l'OTAN Jens Stoltenberg a déclaré que la multiplication des rapports d'activités militaires russe en Syrie –où se trouve une base russe, dans le port de Tartous- étaient une cause de préoccupation, tandis que la France a dit que cela compliquait une solution politique à la crise. Jusqu'à présent, l'Iran et son allié libanais Hezbollah ont les principales sources de soutien militaire à Bachar el-Assad, dont les troupes sont en difficulté depuis le début de cette année face aux rebelles et aux groupes islamistes. La Russie affirme quant à elle que le gouvernement syrien doit être incorporé dans une lutte mondiale commune contre l'État islamique, et le Ministère des affaires étrangères russe a déclaré que Moscou pourrait envisager des mesures militaires supplémentaires nécessaires pour lutter contre le terrorisme en Syrie si elle le jugeait nécessaire.