Dernière mise à jour à 13h40 le 01/09
Maria Fuentes (à gauche) et Fanny Gob |
Aujourd'hui, la Chine commence à devenir l'une des destinations préférées des jeunes entrepreneurs français pour créer une boîte. Maria Fuentes et Fanny Gob sont diplômées de Skema Business School et ont intégré l'incubateur chinois de leur école. C'est un soutien décisif pour lancer leur marque de vêtements pour enfants à Shanghai.
A peine diplômées, Maria Fuentes et Fanny Gob ont lancé en septembre 2013 une marque de vêtements pour enfants à Shanghai : Mini Bobi. Leur activité exploite une niche en pleine expansion : les 6-12 ans « en surpoids ».
Fanny Gob a constaté que l'accès de Chinois aisés à la grande consommation a fait bondir l'obésité infantile dans le pays. « Dans les grandes métropoles, mais aussi dans les villes moyennes où ont émergé des ménages à haut pouvoir d'achat, le pourcentage d'enfants en surpoids est proche de celui des Etats-Unis », a-t-elle affirmé.
Avec son amie Maria Fuentes, elle a tenté l'aventure. Elles ont rejoint l'incubateur de leur école à Suzhou, à une centaine de kilomètres de Shanghai. Trois mois d'accompagnement pour obtenir des visas de travail, valider le modèle économique et créer la structure juridique adaptée.
Leur entreprise a opté pour un statut tout récent, Wholly Foreign Owned Enterprise (WFOE), qui permet à des investisseurs étrangers de monter un business sans avoir besoin d'un partenaire chinois.
Pour elles, le principal obstacle a été de trouver un industriel fiable et solide. « Les usines chinoises sont formatées pour produire en grande quantité. Il a fallu de la persévérance et quelques déconvenues avant de dénicher le fabricant de nos collections en petite série », a expliqué Maria Fuentes.
La langue reste aussi un défi. Les deux associées se sont entourées d'assistantes chinoises, notamment pour communiquer avec des clients qui ne parlent pas anglais. Pour le moment, l'essentiel des ventes est réalisé sur Internet, via le site de la marque et la place de marché Tao Bao, l'équivalent chinois d'eBay. Les réseaux sociaux comme We Chat ne sont pas oubliés.
Côté distribution physique, les collections sont promues régulièrement via des opérations en centres commerciaux ou en magasins éphémères (pop-up stores) à Shanghai.
Même si tous les produits sont « made in China », les créatrices mettent en avant l'origine française de la marque, comme les Chinois y sont très sensibles en matière de mode et de textile. Les noms des modèles s'inspirent de vieux prénoms français et certains accessoires rappellent le pays natal des deux jeunes femmes.
En un peu moins d'un an, le chiffre d'affaires avoisine les 10.000 euros. Insuffisant pour permettre à Maria et Fanny, enseignantes à mi-temps dans une école internationale, de se verser un salaire. Tous les revenus sont réinvestis dans le développement de nouveaux produits et la rémunération des traductrices.
Malgré les difficultés inhérentes à un marché chinois complexe, le duo reste mobilisé. Pour accélérer les ventes, il prépare l'extension de la diffusion de la marque à d'autres grandes villes en Chine. Ces efforts marketing et commerciaux seront financés par une levée de fonds envisagée en 2016.
(Source : Les Echos)