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Taïwan ouvre la porte au mariage homosexuel, une première en Asie

le Quotidien du Peuple en ligne | 25.05.2017 08h28

La Cour constitutionnelle de Taïwan a statué mercredi que les lois actuelles, qui disposent que le mariage se conclut entre un homme et une femme, violent la constitution. Le tribunal a donné au parlement de l'île, connu sous le nom de « Yuan législatif », deux ans pour modifier ou promulguer de nouvelles lois, ce qui pourrait faire de Taïwan le premier territoire d'Asie à autoriser le mariage homosexuel. « Nous estimons que c'est un énorme succès pour le mouvement LGBT et l'égalité des unions à Taïwan », a déclaré Wayne Lin, un militant qui dirige une hotline LGBT à Taïwan. « Nous voulons modifier le Code civil, pour que les couples de même sexe puissent se marier ... notre objectif est d'achever tout ce processus au cours de cette année ».

L'île compte une forte communauté gay et sa Gay Pride annuelle est la plus importante d'Asie, mais la question de l'égalité des mariages a divisé la société de Taïwan, et des milliers de personnes ont manifesté ces derniers mois pour protester contre l'égalité conjugale ou la soutenir. La décision est venue en réponse à deux demandes d'une décision de la Cour constitutionnelle sur l'article 972 du code civil de Taïwan, qui dispose que le mariage se conclut entre un homme et une femme. L'une des demandes avait été déposée en 2015 par Chi Chia-wei, un militant de longue date des droits des homosexuels, qui a passé plus de la moitié de sa vie à se battre pour l'égalité des mariages à Taïwan, selon l'Agence de presse officielle de l'île (CNA). L'autre demande a été déposée par le gouvernement de la ville de Taipei la même année après que trois couples de même sexe aient intenté un procès administratif contre le gouvernement après que leurs enregistrements de mariage aient été rejetés, a rapporté CNA.

Le projet de loi est déjà arrivé sur le bureau du Parlement de Taïwan, mais a été bloqué. Tsai Ing-wen, la première femme à devenir dirigeante de l'île, a exprimé son soutien au mariage gay avant son élection en 2016. « Face à l'amour, tout le monde est égal », a-t-elle déclaré dans une vidéo Facebook lors du défilé de la Gay Pride de 2015. « Je soutiens l'égalité du mariage. Toute personne devrait pouvoir rechercher l'amour librement et rechercher librement son propre bonheur ». En Asie, la communauté LGBT est souvent confrontée à des difficultés. Ainsi, la Corée du Sud a lancé une campagne de répression contre les membres homosexuels des forces armées, tandis qu'en Indonésie, les homosexuels font face à davantage de restrictions encore, avec un récent raid sur une soirée dans un sauna gay et deux hommes qui ont été battus pour avoir eu des relations sexuelles dans la province conservatrice d'Aceh.

Ailleurs en Asie, le Japon ne reconnaît pas le mariage homosexuel, même si une poignée de villes et de quartiers ont légalisé les partenariats entre personnes de même sexe. Cependant, les LGBT ne sont pas protégés contre la discrimination en vertu de la législation japonaise. De même, l'homosexualité n'est pas illégale en Chine et le gouvernement l'a retiré de la liste officielle des troubles mentaux il y a 16 ans, mais selon certains militants et experts, les préjugés et la discrimination persistent. L'année dernière, un tribunal du centre de la Chine a ainsi débouté un couple gay dans ce qui fut le premier procès lié au mariage homosexuel du pays, donnant un coup d'arrêt à une campagne naissante mais de plus en plus visible pour l'égalité des LGBT. Selon Pew Research, aucun pays asiatique ne fait partie de la liste des 23 pays qui ont légalisé le mariage homosexuel, bien qu'il soit permis en Nouvelle-Zélande depuis 2013.

(Rédacteurs :Guangqi CUI, Wei SHAN)
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