Une Japonaise devient la première étrangère à remporter le prix de la meilleure baguette de France

Coup dur pour l'orgueil national des Français, ou symbole de l'internationalisation croissante de ce symbole de l'art de vivre à la française ? Un peu des deux sans doute... n'empêche que le nouvelle a fait sensation, et pour cause : le concours national de la meilleure baguette de tradition française a été remporté par une Japonaise de 34 ans, Mei Narusawa qui travaille à la boulangerie Durrenberger de Mertzwiller, dans le département du Bas-Rhin (Est de la France). C'est une double grande première : en remportant la quatrième édition du concours national de la meilleure baguette de tradition française mercredi, elle est devenue la première femme mais aussi la première étrangère à obtenir cette couronne.

Le prix a été remis deux semaines après le Grand Prix de la meilleure baguette de tradition parisienne, décerné à Sami Bouattour de la boulangerie Brun, dans le 13e arrondissement de Paris, titre des plus convoités, car le vainqueur est appelé, insigne honneur, à fournir pendant un an le Palais de l'Elysée, sans parler de la publicité que cette distinction induit. C'est le nouveau Président Emmanuel Macron qui profitera donc de ses talents. Mei Narusawa travaille à la boulangerie Durrenberger, mais elle était auparavant notamment passée chez Éric Kayser, un grand nom de la boulangerie française, au Japon et à Paris.

À l'issue de la finale qui a opposé mercredi matin à Paris six candidats, la jeune femme a été distinguée par un jury composé de 13 personnes, dont quatre boulangers, mais aussi de sportifs comme Eunice Barber, championne du monde d'athlétisme, et le rugbyman Mikaele Tuugahala, succédant à Ludovic Beaumont, boulanger à Brest, en Bretagne. Le concours était organisé dans le cadre de la 22e édition de la Fête du pain, qui a lieu du 13 au 19 mai.

Les candidats ont été jugés sur plusieurs critères, essentiels pour distinguer une savoureuse et authentique baguette de tradition d'un vulgaire produit industriel sans saveur : « Il y a une note sur l'aspect visuel, sur la cuisson, le goût et l'odeur. On coupe la baguette en deux pour regarder son alvéolage », a expliqué à l'AFP Pascal Barillon, président du jury, qui a précisé, ce qui est une bonne nouvelle, que « De plus en plus de jeunes participent à ce concours. Il y a un vrai engouement pour le métier de boulanger. L'ascenseur social dans une boulangerie fonctionne très bien », signalant aussi la présence « de plus en plus de boulangères à la fabrication ». Selon la Confédération nationale de la boulangerie et boulangerie-pâtisserie française, plus de 12 millions de consommateurs fréquentent chaque jour les boulangeries, où la baguette reste un produit vedette.