Attentat à la bombe dans un hôpital de Bangkok, 24 blessés

Un attentat à la bombe dans un hôpital de la capitale thaïlandaise, Bangkok, a blessé 24 personnes lundi, jour du troisième anniversaire du coup d'État militaire de 2014. Il n'y a pour l'heure aucune revendication de l'explosion qui a touché l'hôpital de Phramongkutklao, un établissement populaire auprès des soldats et de leurs familles et des militaires à la retraite. « C'était une bombe. Nous avons trouvé des pièces utilisées pour la fabriquer », a déclaré à Reuters Kamthorn Aucharoen, commandant de l'équipe d'artificiers de la police, ajoutant qu'on ne sait pas clairement qui était derrière l'attaque. « À l'heure actuelle, les autorités vérifient les caméras en circuit fermé », a précisé M. Kamthorn.

Le porte-parole du gouvernement Sansern Kaewkamnerd a de son côté déclaré que 24 personnes avaient été blessées. Selon l'unité de sécurité nationale de l'armée, la plupart des blessés ont été atteints par des éclats de verre volant. Les suspicions devraient probablement se concentrer soit sur les dissidents politiques opposés au gouvernement militaire, soit sur les séparatistes musulmans basés dans le Sud de ce pays essentiellement bouddhiste. D'après un journaliste de Reuters présent sur les lieux, des soldats ont isolé l'entrée de l'hôpital. Le chef adjoint de la police nationale, le général Srivara Rangsibrahmanakul, a déclaré que la bombe avait été cachée dans un conteneur placé près de l'entrée d'une pharmacie.

La journée de lundi est l'anniversaire du coup d'Etat militaire du 22 mai 2014 qui a renversé un gouvernement démocratiquement élu et mis fin à des troubles, notamment des manifestations de rue parfois mortelles. Depuis le coup d'Etat, la junte, connue sous le nom de Conseil national pour la paix et l'ordre, a fait taire la dissidence et a accéléré les poursuites en vertu des lois sur la sédition et la diffamation envers la famille royale. Les militaires ont toujours joué un rôle de premier plan dans la vie thaïlandaise, mais depuis le dernier coup d'Etat, l'armée est devenue plus intégrée dans la société, avec des militaires plus enracinés que dans les gouvernements précédents. Le gouvernement militaire a reconnu qu'il veut affaiblir les partis politiques et maintenir une influence permanente sur les gouvernements élus, en partie grâce à une nouvelle constitution approuvée par le Roi le mois dernier. Des élections sont prévues pour la fin de l'année prochaine.

L'explosion survient quelques semaines après celle d'une voiture piégée dans un centre commercial de la province de Pattani, près de la frontière de la Thaïlande avec la Malaisie, qui a blessé 61 personnes et que les autorités imputent aux insurgés musulmans. L'extrême Sud de la Thaïlande, qui comprend les provinces de Pattani, Yala et Narathiwat, abrite une insurrection séparatiste déjà ancienne. Plus tôt lundi, une bombe a éclaté à Yala, l'une des provinces à majorité musulmane de ce Sud instable, blessant plusieurs officiers de l'armée. Les attaques des rebelles musulmans ont été, en grande partie, mais pas toujours, confinées dans leur fief du Sud. Le 15 mai, une petite bombe avait explosé près du théâtre national, dans le vieux quartier de Bangkok, blessant deux personnes. Là non plus, aucune responsabilité n'a encore pu être clairement établie.