Dernière mise à jour à 09h36 le 22/07
Le succès de la Chine dans l'alimentation de la plus grande population du monde avec ses terres agricoles limitées offre un très bon éclairage aux pays africains dans leur démarche pour parvenir à la sécurité alimentaire, ont déclaré des participants à un atelier sur la coopération rizicole entre la Chine et l'Afrique.
Les pays africains comptent sur l'innovation basée sur l'expérience de la Chine pour transformer l'agriculture familiale en une industrie florissante, a déclaré Thomas Arokoyo, responsable pour le Nigeria de l'Alliance pour une révolution verte en Afrique (AGRA), lors d'un atelier organisé mercredi à Beijing.
Le riz est une culture vivrière de base ou alternative dans de nombreux pays africains. Cependant, en raison du manque de technologie et de financement, le potentiel de production de riz est loin d'être exploité en Afrique et la plupart des pays sont fortement dépendants des importations pour nourrir une population en forte croissance.
Bien que le Mozambique dispose de très bonnes ressources naturelles pour la culture du riz, sa production reste faible, explique Pedro Dzucula, directeur chargé de l'Agriculture et de la Sylviculture du Mozambique, ajoutant que le pays importait en moyenne plus de 365.000 tonnes de riz chaque année depuis 2000.
"La complémentarité et le potentiel de la coopération agricole sino-africaine sont évidents, en particulier dans la chaîne de valeur du riz", a déclaré Zhang Ning, directeur du programme du Fonds Sud-Sud du Centre international pour les échanges économiques et techniques de Chine (CICETE) dépendant du ministère du Commerce.
Au sommet de Beijing du Forum sur la coopération sino-africaine en 2018, la Chine a annoncé qu'elle travaillerait avec les pays africains pour élaborer des plans de coopération agricole et aider le continent à parvenir à la sécurité alimentaire générale à l'horizon 2030.
La coopération dans le secteur du riz est essentiel dans la coopération agricole sino-africaine, et le développement de l'industrie du riz constitue le fondement d'une Afrique prospère et stable, a souligné M. Zhang.
Dans une initiative conjointe lancée fin juin lors de la première édition de l'Exposition économique et commerciale sino-africaine à Changsha, dans la province chinoise du Hunan (centre), le CICETE, l'Union africaine, l'AGRA et d'autres parties impliquées se sont engagés à mettre en valeur leurs avantages pour faire progresser la coopération dans la chaîne de valeur du riz, en adaptant les technologies et en augmentant les investissements pour promouvoir la production agricole.
L'initiative représente une feuille de route pour la coopération future, a expliqué M. Zhang, ajoutant qu'un centre de démonstration de technologies agricoles avait été créé au Mozambique immédiatement après le lancement de l'initiative.
Le Mozambique compte 28 millions d'habitants et 36 millions d'hectares de terres arables, dont environ un dixième est cultivé.
Le Mozambique est confronté à des goulets d'étranglement tels que des machines coûteuses, une capacité de transformation agroalimentaire faible, a indiqué M. Dzucula, appelant les entreprises chinoises, en particulier celles du secteur privé, à investir dans ces secteurs.
Notant les mêmes problèmes au Nigeria, Matthew Olusegun Owolabi, responsable de l'agriculture pour la zone nord-ouest du Nigéria, a suggéré que les centres de démonstration agricoles chinois jouent un rôle plus important dans la formation des mécaniciens et des opérateurs de machines agricoles.
L'atelier, qui avait pour thème "Exploiter le potentiel de la coopération rizicole entre la Chine et l'Afrique", était parrainé par le bureau de Beijing de la Fondation Bill et Melinda Gates, un défenseur actif de la coopération triangulaire pour faire progresser les programmes de développement et de santé en Afrique.