Dernière mise à jour à 09h35 le 12/02
Marié à une Chinoise originaire de Shenzhen (sud), Roland Delcourt, un Belge de 76 ans, s'est rendu en décembre dans cette ville moderne de 14 millions d'habitants pour y passer les fêtes du Nouvel An chinois, mais il est depuis obligé d'y rester. Dans une lettre envoyée à Xinhua, il raconte son expérience au milieu de la lutte contre l'épidémie du nouveau coronavirus, saluant la solidarité au sein de la population.
"Nous suivions les articles de presse parus dès la fin décembre dans la presse belge, parlant d'une drôle maladie qui n'était pas le SRAS, mais un nouveau type de pneumonie" à Wuhan (centre), raconte-t-il.
Avec le discours du président Xi Jinping le 20 janvier, "nous nous sommes dit : là, il se passe quelque chose. Cela dit, nous avons continué à faire nos achats et préparer le réveillon", poursuit M. Delcourt.
Mais c'est le 24 janvier "quand on a annoncé la fermeture de la Cité interdite et de nombreux sites touristiques que nous avons pris conscience de la gravité de la situation", avoue-t-il, d'autant que la Fête des lanternes était aussi annulée à Shenzhen pour éviter tout rassemblement de foule.
"Ces mesures ont d'abord jeté un effroi dans la population locale, ainsi que chez tous les étrangers, moi y compris", confie-t-il. "Mais rapidement, le bon sens a repris son droit et tous, locaux, étrangers, se sont immédiatement serré les coudes", d'autant que le gouvernement central a pris de "promptes et adéquates mesures". "Nous étions tristes pour Wuhan, mais heureux de voir l'épidémie contenue", résume Roland Delcourt.
"Sachant nous montrer solidaires, nous évitons les contacts inutiles, conscients que la limitation des contacts est la première mesure prophylactique à appliquer. Le port du masque n'est pas obligatoire dans la rue, mais vous ne verrez personne sans masque", relève-t-il. "Nous sentons et voyons que le gouvernement de Shenzhen prend les bonnes mesures de protection".
Pour les courses, la solidarité joue. "Mon épouse et moi faisons les courses pour des membres de la famille, ainsi que pour des voisins qui, de santé fragile, prendraient plus de risques en sortant. Nous faisons aussi les courses pour des gens du même étage que nous, qui sont mis en quarantaine car ils revenaient de Wuhan. Ils passent leurs commandes par téléphone et font de même pour nous payer. Nous ne les voyons pas", raconte M. Delcourt.
De plus, il juge rassurant qu'il n'y ait aucune pénurie, tant dans les magasins que sur les marchés. Et de noter qu'en pareilles circonstances, les prix en Europe s'envoleraient, alors "qu'ils restent stables ici".
Au final, "nous sommes confiants et bien moins anxieux que les nombreuses personnes de mon entourage en Belgique qui angoissent, me disent-ils, en téléphonant".
Pour Roland Delcourt, "il est évident que grâce au gouvernement central, nous sommes protégés et leurs mesures font que l'épidémie ne se propage pas tellement chez nous" et qu'elle "ne se transforme pas en pandémie".