Le COVID-19 pourrait-il disparaître avec l'arrivée du temps chaud ?

Interrogé sur l'origine du nouveau coronavirus, Liu Peipei, virologue au Centre chinois de contrôle et de prévention des maladies a déclaré le 27 avri  que la communauté scientifique était parvenue à un consensus, à savoir que la possibilité que le virus soit créé par l'homme est « très faible ».

Selon Jin Qi, directeur de l'Institut de biologie des pathogènes de l'Académie chinoise des sciences médicales, le but de retracer l'origine de la contagion vise à formuler des plans de prévention et de contrôle spécifiques pour empêcher que des épidémies similaires ne se produisent à l'avenir. « Mais c'est aussi une entreprise scientifique très difficile », a-t-il averti.

Certains ont émis l'hypothèse que le COVID-19 pourrait disparaître avec l'arrivée du temps chaud, comme ce qui s'était produit lors de l'épidémie de syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) en 2003, mais les experts ont réfuté ces affirmations.

Wang Guiqiang, chef du département des maladies infectieuses du premier hôpital de la Peking University, estime toutefois que la probabilité de voir une baisse significative des cas de COVID-19 au cours de l'été dans l'hémisphère nord est faible. « Le COVID-19 est très différent du SRAS et du MERS (syndrome respiratoire du Moyen-Orient) car il a une période d'incubation plus longue et un ratio élevé de patients asymptomatiques », a-t-il expliqué, ajoutant qu'on pense que le nouveau coronavirus est sensible à la température et peut être détruit lorsque qu'il entre en contact avec de l'eau au-dessus de 56 C, « mais les températures météorologiques ne peuvent naturellement pas atteindre ce niveau ».

« Compte tenu de la situation pandémique mondiale actuelle, il est peu probable que le virus meure cet été. Et dans le même temps, nous ne pouvons pas exclure la possibilité que le virus revienne à l'automne ou en hiver dans des endroits où les gens ont tendance à se rassembler », a-t-il ajouté. M. Wang a également indiqué que les scientifiques n'avaient pas encore trouvé d'hôte intermédiaire du virus, donc un effort mondialisé et unifié de prévention et de contrôle est nécessaire. « Tant qu'un pays a des cas existants, les autres pays ne peuvent pas assouplir leurs mesures sinon de nouveaux cas risquent d'apparaître dans le monde tout au long de l'année."

M. Jin a exprimé son accord avec l'évaluation de M. Wang, disant qu'il est erroné de croire que le COVID-19 disparaîtra en été comme le SRAS l'a fait simplement parce que tous deux sont des coronavirus.

« Les personnes infectées par le SRAS présentaient des symptômes évidents de fièvre que nous avons pu identifier et contrôler efficacement », a déclaré M. Jin. « Cependant, pour le COVID-19, il peut y avoir des gens qui sont présymptomatiques, ont des symptômes légers, sont asymptomatiques ou ont d'autres types de conditions. Pensez-vous vraiment que l'humanité peut se débarrasser de ce virus si facilement ? Il est possible que le COVID-19 devienne saisonnier et reste avec nous pendant longtemps », a-t-il conclu.

En conséquence, les experts ont souligné que les moyens les plus efficaces de lutter contre le virus étaient la vaccination et le développement de médicaments.