Dernière mise à jour à 10h53 le 26/07
Cet été, lors de leur voyage de pratique sociale dans le village de Nihegou, à Yulin, dans la province du Shaanxi (nord-ouest de la Chine), 14 étudiants de l'École de journalisme et de communication de l'Université de Pékin ont parcouru la campagne, arpenté le terrain à pied et participé à une série d'activités. Alors que leur voyage touchait à sa fin, les étudiants ont remis aux villageois un cadeau spécial et inoubliable : des portraits de chaque villageois.
Les étudiants ont pris ces photos de portrait dans un studio photo de fortune qu'ils avaient installé dans le bâtiment du comité du village. Des villageois, qui avec un panier de dattes, une spécialité locale, qui une pastèque fraîchement cueillie ou un outil agricole à la main, souriants, ont présenté leur vie sans fioritures mais riche devant les caméras. Certains se sont assis à côté de leur conjoint ou de leurs petits-enfants, posant pour une photo de famille chaleureuse et pleine d'amour.
Niché au nord-est de la province du Shaanxi, le village de Nihegou est adjacent au fleuve Jaune et possède une longue histoire et une riche culture. Connu pour ses dattes rouges, il compte quelque 200 habitants, d'une moyenne d'âge de 64 ans.
« Prendre des photos de portraits pour les personnes âgées du village, c'est ce que nous avions pensé à faire depuis la création de notre équipe », a expliqué Zhang Yunling, étudiant diplômé de l'École de journalisme et de communication, « et nous espérions que pendant que nous étions dans le village nous pourrions faire quelque chose de significatif pour les villageois ».
Nihegou est un « village de personnes âgées » typique où presque tous les habitants ont plus de 60 ans, et sans un seul studio photo, les villageois n'avaient pratiquement aucune chance de prendre des photos, a expliqué l'étudiant, ajoutant : « Nous espérions profiter de cette occasion pour prendre des photos "officielles" à leur intention eux et pour capturer ces personnes vieillissantes qui travaillent dur ».
« Tout au long de la journée de prise, j'ai été constamment touché par leurs émotions... et dans leurs visages souriants, je pouvais lire leur gentillesse pure et la passion qu'ils avaient pour la vie », a encore raconté le jeune homme. « Jamais auparavant je n'avais ressenti la force vitale de la photographie ».
Liang Qin, étudiante de premier cycle à l'École de journalisme et de communication de l'Université de Pékin, a quant à elle partagé sa nouvelle compréhension de la photographie après son voyage de pratique sociale. « Depuis le début de cette année, j'ai photographié une foule de personnes, capturant beaucoup de leurs émotions. Mais j'ai senti que mes propres émotions semblaient s'être éloignées de mon appareil photo », a-t-elle dit.
« Cette expérience dans le village de Nihegou a cependant rendu ma compréhension différente de la photographie. En voyant ces papys et mamies assis sous les projecteurs, avec précaution, tout en me regardant d'un air confus, j'imitais inconsciemment le dialecte local (pour les apaiser et les réconforter), en leur disant "Sourire !" ou "C'est pas mal !" », a-t-elle ajouté.
« Pour la première fois de ma vie, j'ai été émue par les photos que j'ai prises », a souligné l'étudiante. « En parcourant ces photos, j'ai trouvé que ces villageois étaient particulièrement photogéniques, même si leurs visages étaient ridés ». « Dans une certaine mesure, la photographie pour moi est passée de quelque chose qui nécessite des techniques à quelque chose d'artistique », a-t-elle conclu.